11 intoxications au GHB à Port-Cartier : une victime témoigne

Au moins deux bars de Port-Cartier auraient été touchés ces deux dernières fins de semaine par une vague d’intoxication au GHB d’après de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux.

Mélanie Lavoie, 31 ans, nous raconte que sa vie aurait pu basculer vendredi dernier. « J’ai eu vraiment beaucoup de chance d’aller chez un ami qui habitait juste à côté ». 15 min après la consommation de son dernier verre dans un bar de Port-Cartier, c’est le trou de mémoire total « j’ai eu le temps d’entrer chez mon ami et après ça je ne me souviens de rien pendant au moins trois heures ». 

Pour elle, il n’y a aucun doute, quelqu’un a mis du GHB dans son verre. « Ce soir-là, j’ai bu la moitié d’un Gin et deux shooters. J’ai dépensé même pas 10 dollars dans le bar. T’es pas malade avec ça. »

« J’aurai pu me faire violer toute la nuit »

Le lendemain, quand Mélanie reprend ses esprits, c’est la panique « j’ai capoté. Je me suis dit que j’aurai pu finir K.O dans la rue, que j’aurai pu finir dans l’eau si j’avais traversé le pont, que j’aurai pu me faire violer toute la nuit. »

D’autres cas dénoncés sur les réseaux sociaux. 

Mélanie n’était pas seule ce soir-là. Ses deux amis qui ont poursuivi la soirée ont aussi eu un blackout total de plusieurs heures.

Sur les réseaux sociaux, d’autres personnes racontent que des ambulances auraient été appelées dans un autre bar de la ville pour des cas similaires la semaine d’avant. Le propriétaire du second bar concerné, la Casa, a accepté de témoigner. 

« Ce que je ne comprends pas c’est que la police ne nous dit rien »

Ce soir-là, le bar de Matthew St-Pierre était plein, il n’a pas remarqué de comportement suspect. « Je déplore d’apprendre ça sur les réseaux sociaux. Le service de police a fait sa tournée habituelle, ils ne nous ont jamais avisé de quoi que ce soit. »

Même plusieurs jours après, personne n’a avisé le propriétaire du bar. Il regrette que le nom de son établissement soit associé à de tels événements : « ça ne me fait pas de la pub c’est certain, donc j’aimerais au moins savoir ce qu’il s’est passé. La police ne m’a pas demandé d’accès aux caméras, rien. »

Pourtant d’après ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux, des ambulances se seraient rendus sur place. « Je me souviens très bien qu’il y avait une ambulance pour emmener une demoiselle dans la soirée. J’ai demandé à la police ce qu’il se passait, on m’a répondu que c’était un coma éthylique. J’étais loin d’imaginer la suite sur les réseaux sociaux », déplore le propriétaire du bar.

Des cas difficiles à traiter pour la Sûreté du Québec

Aucun cas n’a été rapporté à la police, explique le sergent Hugues Beaulieu, porte-parole à la Sûreté du Québec. « On ne peut que constater ce qu’il se passe, c’est difficile de remonter jusqu’à la personne qui a contaminé le verre. »

Le GHB est présent pendant moins de 12 heures dans les urines et seulement pour quelques heures dans le sang ce qui complique aussi le travail de constatation des enquêteurs.