50 semaines de prestations pour les chômeurs

Avec l’arrivée du printemps, les nombreux chômeurs nord-côtiers pourront prendre une bouffée d’air frais et mieux respirer financièrement alors que leurs prestations seront prolongées jusqu’à un maximum de 50 semaines.

Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com

En effet, le projet de loi C-24 a été adopté cette semaine aux Communes venant ainsi officialiser les intentions du gouvernement Trudeau. «Le gouvernement du Canada continue à aider et à soutenir les familles et les travailleurs canadiens qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts en raison de la pandémie de COVID-19», affirme la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, Carla Qualtrough, par voie de communiqué.

«Une bonne nouvelle» s’est empressé d’écrire sur sa page Facebook Action-chômage Côte-Nord. La nouvelle mesure s’adresse à ceux ayant présenté une demande après le 27 septembre 2020 et sera en vigueur jusqu’au 25 septembre 2021.

Un autre changement important pour les travailleurs indépendants dont les revenus sont toujours impactés par la COVID-19, ils doivent avoir gagné 5 000$ et non 7 555$ en 2020 pour avoir accès à des prestations spéciales d’assurance-emploi.

Quant aux Canadiens qui bénéficient de la Prestation canadienne de la relance économique ou de la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants (PCRE), nées en septembre 2020 pour remplacer la Prestation canadienne d’urgence (PCU), eux aussi recevront des prestations plus longtemps, le nombre de semaines étant passées de 26 à 38, soit 12 semaines additionnelles.

En mars, le nombre de demandeurs uniques qui ont eu accès à la Prestation canadienne de la relance économique était de plus de 1 780 000 personnes et 347 000 individus pour la prestation liée aux proches aidants. C-24 prévoit également une augmentation du nombre de semaines offertes par la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique de 2 à 4 semaines. Déjà plus de 420 000 Canadiens ont eu recours à cette prestation.

«Notre marché du travail a progressé de 259 000 emplois le mois dernier, ce qui démontre que notre plan visant à créer un million d’emplois et à promouvoir la croissance de la classe moyenne fonctionne, soutient Mme Qualtrough. Nous savons que c’est encore une période très difficile pour de nombreux travailleurs et leur famille, surtout pour ceux dont le retour au travail prend plus de temps. Nous continuerons à être là pour eux et à veiller à ce que seules les personnes qui en ont vraiment besoin bénéficient de nos mesures de soutien.»

Rappelons que les bloquistes et les conservateurs s’étaient opposés à ce projet de loi. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a eu besoin de l’appui des néo-démocrates, car sinon les libéraux fédéraux, minoritaires, n’auraient pas obtenu un vote favorable ramenant tous les Canadiens aux urnes pour de nouvelles élections.

Témoignages et pétition

Dans une vidéo diffusée sur le web, des chômeurs expliquent leur réalité sous le couvert de l’anonymat. «On est tanné de ça, de prier pour avoir droit à notre chômage», lance sur un ton de la colère, une travailleuse.

«Ma région je l’adore, je ne la lâcherai pas. C’est sur qu’il y a moins d’emplois l’hiver. J’aimerais ça travailler à l’année, mais on ne peut pas», renchérit une autre chômeuse. «Ce n’est pas payant sur le chômage à 55% de ton salaire», lance un travailleur saisonnier. «Je me suis ramassé sur le chômage, obligé de sortir mes REER pour payer mes comptes courants», explique un autre homme, déçu de l’inaction d’Ottawa.

«Le fait de ne pas avoir de chômage, ce n’est pas facile sur un point de vue pécuniaire, mais c’est aussi une question de fierté. Quand tu n’es même pas capable d’avoir du chômage, ce n’est rien pour aider» de dire un autre chômeur avec une voix qui en dit long sur son découragement.

Le mouvement autonome et solidaire des sans-emploi a mis en ligne une pétition disant que l’amélioration de leur sort est important et qu’une réforme de l’assurance-chômage s’impose.

Au Canada, seulement 42% des sans-emploi se qualifient aux prestations régulières d’assurance-emploi.

En date du 14 mars, le Canada dénombrait plus de 2 millions de chômeurs, dont près de 3000 sur la Côte-Nord pour une population active de 57 000 personnes.