83 annulations de la traverse Matane-Côte-Nord en 2020

Le NM F-A. Gauthier. (Photo: STQ)

Les navires de la traverse Matane-Côte-Nord ont été forcés de demeurer à quai plus de 83 fois au cours de la dernière année pour de multiples raisons.

Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com

Des données obtenues via la Loi d’accès à l’information, font état du nombre de traverses annulées par la STQ entre Matane et la Côte-Nord.

De janvier 2020 à décembre 2020, les traversiers ont été amarrés 83 fois exactement aux quais de Matane, Baie-Comeau ou Godbout, parfois durant toute la journée, parfois seulement le matin et d’autres fois uniquement l’après-midi.

Les raisons citées pour ces interruptions de service sont le climat, les bris, l’entretien et les conditions de navigation. Le NM F.-A. Gauthier est celui qui a été le plus souvent mis au rancart temporairement, suivi du NM Saaremaa 1 et du CTMA Vacancier.

Les mois de décembre avec 28 annulations, et octobre avec 21, ont été les plus durement touchés par ces imprévues interruptions de service obligeant les automobilistes et les camionneurs a rapidement trouver un plan B.

Bien que l’article 51 de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, permet à toute personne de recevoir des informations relatives à une demande quelconque, la Société des traversiers du Québec a répondu dans un premier temps en transmettant des liens pour chercher et trouver les données.

Après avoir épluché de nombreux documents, macotenord.com a pu mieux comprendre les commentaires accablants de la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, en octobre 2020, qui a dénoncé des manquements de la STQ, comme celui de ne pas avoir mis sur pied une véritable mesure d’atténuation lorsque les traversiers tombaient en panne.

La vérificatrice générale s’était permis des propos cinglants à l’endroit du F.-A. Gauthier devenu tristement célèbre, notamment en raison d’un déraisonnable dépassement de coûts et de vices de conception chiffrant l’aventure dans son ensemble à plus de 235M$.

Le ministre des Transports, François Bonnardel, avait alors lancé dans un point de presse que «les Québécois ne devaient pas être très très fiers du bateau par sa gestion, sa conception, sa surveillance et sa livraison. On va changer des choses.»

Rappelons que pour pallier l’absence de navire, la STQ avait instauré une desserte aérienne qui a coûté un autre 14M$ et qui s’inscrit dans ce qui est aujourd’hui appelé la saga des traversiers.