
Le Comité ZIP Côte-Nord du Golfe a créé un groupe de travail régional qui regroupe les acteurs des différents milieux entourant l’industrie de la pêche pour aller de l’avant avec sa mission de gestion des engins de pêche abandonnés, perdus ou rejetés.
Qu’il s’agisse de filets, de lignes à pêche et autres pièges à poissons, les engins de pêche abandonnés sont nombreux dans le fleuve Saint-Laurent et sont des déchets très nocifs pour l’environnement.
Le Comité ZIP Côte-Nord lance ici la deuxième phase de son projet de récupération de ces engins après un lancement timide en 2021 et des premiers essais en 2022. L’objectif est de dépolluer le Saint-Laurent, de la localisation des engins perdus ou oubliés jusqu’à leur recyclage.
« On sait qu’il y en a énormément dans la mer car depuis que la pêche existe, cela n’a jamais été fait », témoigne la coordonnatrice du projet piloté par ZIP Côte-Nord, Cynthia Thibault.
Difficile donc pour le comité d’identifier et d’évaluer le nombre d’engins accumulés dans le fond du fleuve au fil des années mais des méthodes existent pour les localiser.

« Au début on a travaillé à partir de données GPS fournies par les pêcheurs mais on s’est rendu compte que cela manquait de précision », affirme Mme Thibault. Plusieurs tests ont donc été effectués pour intégrer de la technologie afin de faciliter l’identification.
Pour développer une méthode efficace, le comité s’est outillé avec des sonars et des drones sous-marins.
La récupération des engins s’effectue ensuite durant l’été, lorsque les conditions météo le permettent et la plupart du temps avec des navires de pêcheurs équipés de pince dans le cas des casiers à crabe.
Un plan d’action à long terme
Un travail de longue haleine débute pour tout le milieu des pêches. Le ZIP Côte-Nord reçoit l’appui et le soutien des différents acteurs de l’industrie qui répondent présents en apportant leur expertise et leur aide.
Le projet est prévu jusqu’en 2026 pour l’instant, sous réserve du financement du MPO qui doit être renouvelé à chaque année.
Le projet de récupération qui a débuté en 2021 se précise après plusieurs tests de méthode. On a fait beaucoup de recherche et développement pour améliorer nos méthodes de récupération en intégrant des technologies plus poussées.
Doubles conséquences pour l’environnement
« Une étude rapporte que ces engins perdus en mer représentent 70% des microplastiques que l’on retrouve dans les océans » rapporte la coordonnatrice du projet ZIP Côte-Nord, Cynthia Thibault.
L’empêtrement des mammifères marins est également une des graves conséquences tout comme le problème de la pêche fantôme alors que bon nombre de poissons se retrouvent coincés dans les cages et les filets abandonnés. « Un casier de crabe en bon état continue de pêcher au fond de la mer. Donc si on le retrouve on peut le redonner au pêcheur » ajoute la coordonnatrice.
Économie circulaire
Une fois récupérés, ces objets doivent être entreposés puis revalorisés ou démantelés, ce qui est l’objectif ultime du projet. On veut faire de l’économie circulaire en mettant en valeur les matières et pour ça aussi on doit s’entourer de plusieurs acteurs.