Acte non-éthique de la SADC?

L’histoire de la vente d’un terrain dans le secteur des plages à Sept-Îles crée des remous dans le monde judiciaire. Arsenal Média s’est entretenu avec l’avocat de Rock Blouin, Me Kenneth Gauthier, afin de faire la lumière sur cette affaire.

Me Kenneth nous explique que tout a commencé en 2019. Rock Blouin, un homme d’affaires œuvrant dans le domaine de la construction à Sept-Îles, avait des prêts avec la SADC. À la suite de certains retards de paiements de la part de ses corporations, la SADC a manifesté son intention d’être payée rapidement. La société à but non lucratif a obtenu un jugement de la Cour supérieure de Sept-Îles qui condamnait monsieur Blouin et ses corporations à payer les sommes qui étaient dues. La SADC a demandé un remboursement de 124 000$ à l’entrepreneur.

Vivant des difficultés financières, Monsieur Blouin a proposé de vendre deux de ses terrains évalués, selon ses dires, dans les alentours de 100 000 à 150 000$. Le secteur des plages est prisé par les acheteurs de la région, c’est pourquoi la valeur des terrains est intéressante pour une vente, raconte l’avocat.

Étant des terrains d’une grande valeur, il voulait obtenir le meilleur prix possible pour acquitter sa dette.

Voici ce que l’avocat Kenneth Gauthier nous a expliqué : « La SADC s’est impatientée et a décidé de mettre le jugement à exécution, c’est-à-dire de demander à un huissier de faire vendre en justice les terrains en question. Pendant que monsieur Blouin tentait de trouver un acheteur pour une vente à bon prix, la directrice de la SADC Côte-Nord, Annick Thibouthot, a dit à M. Blouin qu’elle avait trouvé un acheteur. Ce que l’on a appris plus tard, c’est que l’acheteur était son conjoint.

La vente devait passer par le système de justice, par le biais d’un huissier. Les terrains auraient été vendus à l’enchère au plus offrant. Madame Thibouthot avait un intérêt pour un des deux terrains en particulier, elle a fait en sorte qu’il n’y ait pas personne qui se manifeste pour acheter ce terrain. De sorte qu’elle pouvait l’avoir pour un prix qui était à son avantage.

L’huissier de justice, n’ayant qu’un seul offrant, vend à cette personne, qui est le conjoint de madame Thibouthot. C’est à ce moment que Rock Blouin a soulevé à la Cour que la vente était irrégulière parce que madame Thibouthot avait manœuvré pour faire en sorte qu’il n’y ait pas d’acheteur et que le terrain soit vendu au plus bas prix possible.

Le juge Jocelyn Pilote a sursauté, car moins le terrain est vendu cher, moins la SADC peut récupérer ses sous. Le juge était surpris que la représentante d’un créancier ne veule pas que les terrains soient vendus plus cher que cela. ».

Me Kenneth a démontré au juge Pilote qu’il y avait des gens qui étaient prêts à offrir des montants supérieurs, ce qui aurait permis à Monsieur Blouin de rembourser la SADC par la vente de ses terrains.

Avocat de Rock Blouin, Me Kenneth Gauthier.

En terminant, Me Kenneth a confié à Arsenal Média que le supérieur de madame Thibouthot avait été informé de la situation par monsieur Blouin, mais qu’il n’était pas intervenu.