
Le niveau de littératie des Québécois s’est amélioré partout, mais la Côte-Nord a de la difficulté à rattraper son retard, nous révèle la mise à jour d’une étude de la Fondation pour l’alphabétisation conduite par l’économiste Pierre Langlois.
L’étude fait un comparatif entre des données de 2016 et de 2021 concernant le niveau de littératie des Québécois, c’est-à-dire leur aptitude à lire, à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie quotidienne.
On y apprend que la cadence de rattrapage est moins rapide que prévu et est nettement insuffisante dans les régions pour suivre le rythme de la progression montréalaise.
Plus de la moitié de la population concernée
Dans la MRC de Sept-Rivières, 58% de la population n’atteint pas le niveau 3 du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) en 2021, soit le seuil jugé nécessaire pour comprendre des textes plus longs et plus complexes.
On note cependant une légère amélioration puisqu’en 2016, c’était 58,9 % de la population qui n’atteignait pas ce seuil.
À l’échelle de la province, c’est 52 % des Québécois toutes régions confondues qui sont sous ce seuil en 2021, soit un écart de plus de 6% par rapport à Sept-Îles-Port-Cartier.
La Fondation indique que ce niveau 3 en littératie correspond notamment à la capacité d’interpréter correctement le sens ou encore, à effectuer des liens adéquats entre les différentes idées que contient un long texte.
Une disparité s’observe aussi à l’intérieur des régions
La mise à jour de l’étude démontre que dans une région comme la Côte-Nord, le niveau de littératie varie fortement d’une MRC à l’autre. Dans la MRC de la Minganie-Golfe-du-Saint-Laurent plus de 62% de la population n’atteint pas le niveau 3 en littératie alors que c’est environ 57% pour la MRC de Manicouagan.
La pénurie de main-d’oeuvre joue un rôle
La Fondation à l’origine de l’étude affirme que l’actuelle pénurie de main-d’œuvre nuit à l’amélioration du taux de littératie. En effet, la pénurie entraîne une entrée plus précoce sur le marché du travail ce qui limite la croissance du profil scolaire de plusieurs MRC. Ce résultat est d’ailleurs accentué par le vieillissement de la population.
À l’inverse, la région de Montréal bénéficie de pôles universitaires et de l’arrivée d’une immigration spécialisée, faisant ainsi augmenter plus rapidement son taux de littératie.