Apuiat | François Legault satisfait de ce partenariat historique

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Le premier ministre du Québec, François Legault, a publié une vidéo sur Twitter samedi pour exprimer sa satisfaction du partenariat historique avec les Premières Nations dans le projet du futur parc éolien Apuiat. 

Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com

«Avec ce projet, le gouvernement respecte sa promesse prise avec les communautés innues. C’est un bon projet sur la Côte-Nord. On parle de 300 emplois payants», a lancé le premier ministre, lui qui avait confirmé qu’il donnait son feu vert au projet lors d’un point de presse présenté au début du mois de février. 

Dans la vidéo d’une durée de deux minutes et des poussières, le chef de Uashat-Maliotenam, Mike McKenzie s’adresse aux siens en premier en langue innue pour leur rappeler que ce projet est attendu depuis cinq ans. «Comme gouvernement innu, on espère toujours être actionnaire de projets situés sur le territoire ancestral des Premières Nations. C’est une première pour la nation innue. C’est la fierté qu’on a», a-t-il ajouté en français. 

«Je pense que les Innus doivent être fiers de ça. C’est un réel partenariat avec le gouvernement et avec notre partenaire Boralex» a dit le chef du Conseil d’Essipit, Martin Dufour. 

Ce dernier souligne aussi l’aspect historique étant donné qu’Apuiat est le premier projet du regroupement innu québécois mis de l’avant en 2015.

«C’est un projet d’avenir. Un projet historique. C’est un rendez-vous important entre les Premières Nations et les Québécois.»

Les Innus partageront à parts égales les profits avec la société Boralex

«Apuiat c’est aussi le nouvel élan de l’industrie éolienne au Québec. L’éolien est aujourd’hui la source de l’énergie renouvelable la plus compétitive alors que la demande en énergie renouvelable ne cesse de croître ici et ailleurs», a mentionné le président et chef de la direction chez Boralex, Patrick Decostre. 

«Apuiat n’est pas encore construit que déjà le projet frappe l’imaginaire des Québécois. C’est un projet innovant, fédérateur, qui illustre à merveille la manière dont Hydro-Québec et les communautés autochtones notamment les Innus, peuvent travailler ensemble, en collaboration, en respect, dans une idée de développement qui est sain, qui est économique et au profit des communautés», peut-on aussi entendre dans la vidéo via le témoignage de la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu.

Relations difficiles 

Tous souhaitent également que ce parc d’une cinquantaine d’éoliennes aménagées sur le territoire traditionnel des Innus, à 40 kilomètres de Port-Cartier, facilite les relations entre Blancs et Innus, parfois tendues, notamment en raison que Québec refuse toujours de reconnaître le caractère systémique du racisme et de la discrimination. 

«C’est un projet qui est mobilisateur, qui est issu de la nation innue dans le respect de l’environnement et dans les valeurs des gens de la Côte-Nord. Les Innus ont de quoi être fiers, car il s’agit d’un projet de nation à nation», a souligné le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière. 

Son collègue à l’Assemblée nationale, Jonathan Julien, exprime dans la vidéo toute son enthousiasme, lui qui a deux raisons de célébrer étant ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la Côte-Nord: «Ce projet historique s’appuie à la fois sur le potentiel de l’énergie propre de notre territoire et sur l’expertise d’ici. Notre gouvernement à l’ambition de bâtir un Québec plus vert et plus prospère.»

«C’est maintenant qu’il faut développer l’ensemble du potentiel éolien du Québec», a assuré M. Decostre de Boralex. 

Au total, on estime les investissements à quelque 600M$. La puissance sera de 200 mégawatts. Chaque kilowattheure coûtera 6 cents. Une importante diminution des coûts, car présentement la société d’État paie en moyenne 10 cents le kilowattheure.

Les travaux de construction des éoliennes débuteront en 2022 pour une mise en service en 2024. Une dizaine d’emplois permanents seront créés lorsque les turbines tourneront à plein régime.

Sur sa page Facebook, le premier ministre écrit: le nouveau projet d’énergie éolienne Apuiat est un projet gagnant pour les communautés innues, gagnant pour le Québec et gagnant pour la planète.

Legault avait dit non 

Cette vidéo ne relate que les côtés positifs du projet. Pourtant, le vent n’a pas toujours tourné dans la bonne direction.

En effet, dans la présente vidéo, il n’est pas question du fait qu’en 2018 à son arrivée au pouvoir, le chef des caquistes avait mis sur la glace ce projet, mijoté au départ par les libéraux de Philippe Couillard.

Avant la nomination de Mme Brochu à titre de PDG d’Hydro-Québec, en avril 2020, son prédécesseur, Éric Martel, stipulait que le Québec était en surplus d’électricité et que le projet d’Apuiat ne pouvait être rentable. 

François Legault s’était alors rangé du côté de M. Martel estimant que les surplus ne seraient pas écoulés avant une vingtaine d’années.

Voilà qu’une demande intérieure plus importante que prévu pour l’électrification des transports individuels et collectifs et la signature de contrats pour des exportations d’électricité vers les États-Unis expliquerait en partie ce changement de cap de la société d’État de même que celui du premier ministre.