Corps retrouvé dans le St-Laurent | La famille de Lucas Simard en attente d’une réponse

Sonia Poirier a vu son mari et son beau-frère sombrer dans les eaux du lac Cacaoui, le 8 septembre 2018.

La Septîlienne Sonia Poirier croit que le corps retrouvé sur les berges du fleuve Saint-Laurent près de l’île Verte serait celui de son beau-frère Lucas Simard, mort noyé dans le Lac Cacaoui, au nord de Sept-Îles.

Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macotenord.com

Ce sont des indices qui ne mentent pas qui l’ont poussé à soulever cette théorie qui peut a priori paraître invraisemblable. 

« Ce sont les mêmes vêtements qu’il portait» lance-t-elle toute énervée au bout du fil.

« Quand j’ai vu les bas, mon cœur a arrêté de battre. Les bas sont pareils à ceux qu’il portait. Et quand j’ai vu les bottes à cap d’acier, les jambes m’ont scié en deux. L’imperméable brun était comme le sien», ajoute-t-elle, toujours aussi paniquée dans sa voix, lorsque jointe par macotenord.com.

Dans sa publication demandant l’aide de la population afin d’identifier un corps repéré par un citoyen le 2 mai dernier en après-midi, sur une berge de l’île Verte, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, la Sûreté du Québec relate d’importants détails. 

On parle d’un homme qui portait un coupe-vent en toile de marque Wilson de couleur brun-kaki, un chandail gris en polar de marque Rugged, un t-shirt noir de marque Kirkland, des jeans noirs de marque Authentic Signature Levi’s de taille 33, deux paires de bas de laine gris, une paire de bas bleus avec des losanges gris, un caleçon noir, une paire de bottes brune à bout en acier de marque STC de taille 9.

« Tous des morceaux que Lucas avait dans son garde-robe », assure Sonia Poirier.

Ce qui est encore plus marquant: la description physique de la dépouille qui aurait séjourné dans l’eau du fleuve pour une période pouvant aller jusqu’à deux ans, selon la SQ.

L’homme mesurait environ 1,75 m (5 pieds 9 pouces), pesait environ 54 kg (120 livres) et était âgé entre 16 et 55 ans. 

« Ça correspond à Lucas ».

La femme de 47 ans préfère tout de même garder les deux pieds sur terre.

Consciente que la distance entre le lac Cacaoui et les berges de l’île Verte sont à des centaines de kilomètres l’un de l’autre (363 km à vol d’oiseau) elle demeure prudente.

« Je ne voudrais pas passer pour une folle même s’il y a peu de chance que ce soit lui, c’est possible », lance celle qui a écrit un livre Ma dernière vague sur ce drame.

Question de lui donner encore plus espoir, un ami lui a partagé un lien sur Google dans lequel on constate que plusieurs cours d’eau reliés au lac Cacaoui se déversent dans le fleuve par la Sainte-Marguerite ou la Mistassini.

Lac Cacaoui

« Il ventait très fort cette journée-là. Je capote pas mal cela fait peur. Est-ce possible? s’interroge Mme Poirier qui a rapidement contacté la SQ pour leur faire part de ses observations. 

La SQ a reçu des appels 

Depuis la publication de son communiqué, mercredi, la SQ mentionne avoir reçu des appels. 

« Sans dévoiler l’identité de la personne disons qu’une femme de la Côte-Nord a contacté notre service de renseignements pour transmettre des informations qui seront remises à l’enquêteur au dossier qui devrait recontacter cette personne pour obtenir un complément d’information afin de valider s’il s’agit ou non de cette personne portée disparue », explique le porte-parole de la SQ, Claude Doiron. 

Le Sergent Doiron ajoute avoir également eu des informations à l’effet que le corps retrouvé près de l’île Verte serait celui d’un marin tombé à l’eau, sans veste de flottaison, à la hauteur des Escoumins, sur la Haute-Côte-Nord. 

Rappelons que le 8 septembre 2018, Sonia Poirier a survécu, avec sa fille Félicia Simard, 13 ans, et l’amie de celle-ci, Claudia Bergeron, 12 ans alors que son embarcation de pêche a chaviré dans le lac Cacaoui. Son mari, Bruno Simard, 41 ans, et son beau-frère Lucas, 38 ans, sont morts noyés.

Sonia Poirier se souvient d’avoir nagé pendant plus d’une heure « traînant » avec elle son beau-frère déjà mort avant de devoir l’abandonner et de le voir partir à la dérive, question de conserver ses forces et porter secours aux deux jeunes filles, exténuées et paniquées craignant ne jamais sortir de l’eau vivantes.