
Après les voix de la Société du pont sur le Saguenay et la Coalition Union 138, voilà que celles de citoyens se font entendre pour revendiquer un pont à Tadoussac.
Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com
Une résidente de Baie-Comeau, Danielle Hardy, a interpellé à son tour le ministère des Transports pour dénoncer la lenteur dans ce dossier, dont les premières études connues sur un éventuel pont, qui enjamberait la rivière Saguenay entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine, remontent au début des années 70.
Mme Hardy a reçu une réponse à sa lettre le 22 mars, confirmant qu’un consortium a été retenu (sans le nommer) à la suite d’un appel d’offres public pour notamment mettre à jour les études existantes.
On y apprend aussi qu’un bureau de projet a été mis sur pied afin d’actualiser différentes données techniques.
«Dans le but de discuter des diverses préoccupations liées au projet, un comité de liaison regroupant des acteurs du milieu a aussi été mis en place par le ministère et des rencontres périodiques sont prévues», mentionne Kevin Bouchard du MTQ, précisant que le ministère veille activement à l’avancement du projet.
«Je reste positive. Je pense que le consortium responsable de l’étude devra allouer plus de personnes pour respecter l’échéancier», de dire Mme Hardy.
Rappelons que le ministre des Transports, François Bonnardel, a insisté pour que le rapport final soit sur son bureau d’ici la fin de 2022.
Questionné par macotenord.com dans le cadre de son dossier du pont sur la rivière Saguenay, le MTQ a transmis un courriel dans lequel on parle d’une autre étude d’opportunité, la xième depuis 40 ans. «Elle permettra de préciser les besoins et les solutions possibles, la faisabilité technique du projet, les coûts de la solution optimale», écrit Caroline Rondeau, conseillère en communication.
La porte-parole dit également qu’un «autre montant sera octroyé pour une étude concernant l’impact socio-économique de l’abandon du service de la traverse sur les emplois et les communautés.»
Aux yeux de Alain Philibert, un autre résident de Baie-Comeau, «l’entêtement» de la Société des traversiers du Québec, de remplacer, agrandir ou retaper les traversiers chaque fois qu’une étude conclut en faveur d’un pont depuis les 40 dernières années, est insensé.
Martin Bouchard, qui se dit un simple utilisateur de la traverse, a aussi écrit au MTQ pour lui rappeler que «l’idée d’un pont sur le Saguenay est fort bien documentée en termes d’études (1973 à 2015). Les avantages pour un pont font référence à la protection des mammifères marins, à la réduction des attentes longues et imprévisibles, à la sécurité par la fluidité de la circulation et la diminution des accidents.»
Dans sa lettre, il rappelle qu’en 2010 l’ancien PDG de la Société des traversiers du Québec, Georges Farrah, de même que l’ancienne ministre des Transports, la libérale Véronique Tremblay, en 2018, ont tous deux souligné que «les nouveaux traversiers à Tadoussac étaient polyvalents et pouvaient être redéployés ailleurs.»
M. Bouchard a même eu une pensée pour les touristes, ceux qui visiteront la région pour la première fois verront «la vision bucolique de la traverse par une journée ensoleillée faire place à l’éblouissement d’un pont suspendu comme celui de la baie de Saint-Francisco.»