
La pêche au homard commence ce lundi dans la baie de Sept-Îles et sur la Côte-Nord. Pionnier de cette pêche dans la région, Pêcherie Uapan s’attend à 11 semaines de captures abondantes, comme l’an dernier.
Les stocks de homard ont explosé sur la Côte-Nord depuis 3 ans. La région a enregistré des débarquements records en 2016, en 2017, et encore en 2018.
«Il y avait du homard partout sur la Côte-Nord l’an dernier», commente le directeur de Pêcherie Uapan Yan Tremblay.
Les débarquements de homard dans la région ont augmenté de 250%, de 2016 à 2018.
Plus payant que le crabe ?
L’augmentation permet des opportunités économiques. Pêcheries Uapan a doublé en 5 ans son chiffre d’affaires, en bonne partie grâce à ses quatre permis de pêche commerciale du homard.
Yan Tremblay croit qu’un permis de pêche du homard sera plus lucratif à l’avenir, qu’un quota de crabe des neiges. L’entreprise a construit un nouveau bâtiment sur le boulevard des Montagnais qui servira de vivier pour le homard. Uapan vend aussi aux poissonneries de la Côte-Nord, qui en revendent à travers le Québec.
Scientifique optimiste
Les rapports scientifiques confirment la croissance de la ressource.
«Les stocks augmentent partout au Québec», rappelle le biologiste en évaluation de la ressource de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML) du Ministère des Pêches et des Océans (MPO) Benoît Bruneau.
Les très fortes hausses pour la Côte-Nord suggèrent que l’augmentation va se poursuivre.
Les hypothèses sur les causes se précisent au fil des études scientifiques, mais les données sur le homard de la Côte-Nord se font encore rares. Benoît Bruneau reconnaît que les changements environnementaux comme le réchauffement de l’eau expliquent le déplacement des populations de homard vers le Nord.
Le phénomène a aussi des impacts majeurs dans le Sud de la zone de répartition de l’espèce. Dans les états américains du Connecticut et du Rhodes Island, à la limite sud de l’aire de répartition du homard dans l’Atlantique, le crustacé a été affecté par une maladie, avant de déserter les zones côtières.
Une cinquantaine d’homardiers exploitent quatre zones de pêche au homard sur la Côte-Nord. Le plan de pêche prévoit l’ouverture lundi pour 11 semaines, avec un nombre limité de casiers par pêcheur, mais pas de limite de quotas.