
On ne pose pas les bons gestes pour sauver les caribous forestiers de la Côte-Nord, selon l’expert de Nature Québec Louis Bélanger. L’imminent ingénieur forestier croit que la décision que le gouvernement retarde depuis 6 ans n’est pas plus facile à prendre aujourd’hui. De son côté, ITUM réclamera la création d’une aire protégée autochtone.
Les inventaires confirment quand même plusieurs hardes sur le vaste territoire au nord de Tadoussac à Blanc-Sablon. Des mesures sont actuellement urgentes pour sauver le caribou forestier de la Côte-Nord d’une crise comme en Abitibi, dans Charlevoix ou en Gaspésie ou il ne reste que quelques individus.
Membre du comité de la biodiversité de Nature Québec et spécialiste en aménagement forestier durable, Louis Bélanger se dit complètement dépité par les propositions du ministère de l’Environnement et de la faune aux Autochtones dans le dossier caribou jusqu’à maintenant.
Une récente étude scientifique confirme que les changements climatiques n’expliquent qu’en partie le déclin du caribou dans plusieurs régions du Québec. Les chercheurs de deux universités québécoises insistent surtout sur l’impact de l’exploitation des ressources naturelles. Il resterait moins de 8000 caribous forestiers au Québec, selon l’étude publiée la semaine dernière par la revue spécialisée Global Change Biology.
Aire protégée Uashat-Malio
Pour le secteur entre les rivières Sainte-Marguerite et Moisie, c’est maintenant le conseil des Innus de Uashat mak Maliotenam qui réalise les inventaires sur le caribou forestier qui sont reconnus par le ministère de la Faune. ITUM en profite pour documenter sa demande de la création d’une aire protégée autochtone sur ce territoire.
Le biologiste d’ITUM André Michel précise que 200 caribous ont été aperçus en une journée d’hélicoptère. Il garde espoir pour l’avenir de l’espèce sur le Nitassinan. L’habitat est encore favorable, mais il faudra mieux gérer l’activité en foresterie, remarque André Michel.
Le biologiste innu André Michel s’inquiète aussi de la situation du troupeau de caribou de la rivière Georges qui continue son déclin, malgré l’arrêt complet de la chasse.