Des écologistes jugent inutile l’étude du potentiel hydroélectrique en Basse-Côte-Nord

Un barrage sur la rivière Petit Mécatina inonderait un vaste territoire en Basse-Côte-Nord, s'attriste la Fondation Rivières.

La Fondation Rivières estime que l’étude préliminaire sur le potentiel hydroélectrique de la rivière du Petit Mécatina est injustifiée. Les militants écologistes de l’organisme cofondé par l’acteur vedette Roy Dupuis proposent à Hydro-Québec d’autres solutions, dont plusieurs sur la Côte-Nord, pour ajouter 100 TWh à sa production d’électricité annuelle d’ici 2050.

«Nous avons assez de barrage pour nos besoins. La construction de centrale était une bonne chose dans les années ’60, 70, ’80, ’90. Ce n’est plus le cas depuis le chantier Romaine, affirme le directeur de la Fondation Rivières André Bélanger.

Après la Romaine

Le groupe croit que la production d’électricité n’est plus le meilleur choix pour l’environnement ni pour l’économie. Les solutions à moindre impact écologique et moins coûteux pour les Québécois sont l’éolien, l’optimisation de ses centrales existantes et l’efficacité énergétique. « Pas nécessaire d’inonder un territoire du Nitassinan de la Basse-Côte-Nord de la grandeur de l’île de Montréal», défend André Bélanger.

Entrevue avec André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières

Le coût de production des éoliennes du projet Apuiat en construction à Pentecôte est estimé à 6,1 cents le kWh, soit moins cher que l’énergie produite par le complexe la Romaine dont les coûts étaient évalués à 8,05 cents le kWh… en 2009, calcule la Fondation Rivières.

Hydroélectricité: énergie verte?

« Avant d’investir des millions dans une étude, ne devrait-on pas d’abord produire une évaluation réaliste des coûts de revient d’un tel projet? », questionne l’organisme.

La Fondation Rivières rappelle que l’hydroélectricité, bien qu’elle soit une énergie renouvelable, n’est pas sans conséquences pour les communautés locales et l’environnement. L’inondation de territoires pour créer les réservoirs perturbe les écosystèmes aquatiques et terrestres en plus de contribuer à l’émission de gaz à effet de serre (GES), pendant la construction et les premières 20 années d’exploitation.

Depuis le 20 avril, la diffusion du documentaire «Après la Romaine» coanimé par Roy Dupuis,  soutient l’importance de protéger les dernières rivières sauvages du Québec, spécialement la rivière Magpie, entre Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre.