Des écologistes veulent que Québec dise non à l’utilisation de lacs comme «poubelles» pour les déchets du Lac Bloom

La mine à ciel ouvert du lac Bloom (photo : Bloom Lake Iron Mine)

Des organismes environnementaux dénoncent la décision imminente du gouvernement de permettre à la minière Champion Iron de détruire huit lacs en y déversant des résidus miniers, malgré l’avis défavorable du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement du Québec. Ils appellent Québec à ne pas aller de l’avant avec cette décision, tout en adoptant un nouveau règlement qui interdirait clairement cette pratique.

Le porte-parole de la Coalition Québec meilleur mine Ugo Lapointe déplore des contradictions flagrantes entre les gestes et les paroles du gouvernement. «Une telle décision discréditerait complètement la campagne de relations publiques que Québec et l’industrie déploient depuis des semaines à grands coups de millions en publicité pour «verdir» l’image de l’industrie», croit-il.

Le gouvernement et l’industrie prétendent qu’ils vont fabriquer des éoliennes et des batteries vertes à partir de métaux du Québec, et autorisent de déverser des déchets miniers dans nos lacs. «Ça n’a aucun sens», pour le président de Fondation Rivières, André Bélanger.

Dans son rapport publié l’an dernier, le BAPE avait conclu que le promoteur «a fait des choix discutables» et «qu’il pourrait être techniquement et économiquement faisable de remblayer l’excès de résidus miniers grossiers dans la fosse» en évitant de détruire des lacs.

Les groupes écologistes pressent le gouvernement d’adopter une nouvelle réglementation, même s’il dispose déjà de pouvoirs lui permettant d’interdire cette pratique. «Le gouvernement Legault doit transformer sa directive environnementale en un règlement qui a force de loi. Il faut clairement interdire l’utilisation de lacs, de rivières et d’autres milieux hydriques pour l’entreposage des résidus miniers», conclut Alice-Anne Simard de Nature Québec