Des groupes communautaires sonnent l’alerte devant ce qui «ressemble à un rouleau compresseur»

Le projet de loi 15 ajoute de l’inquiétude au sein des membres du Regroupement des femmes et de la Table régionale des organismes communautaires de la Côte-Nord qui s’estiment sous-financés par le gouvernement du Québec. La volonté de rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace ressemble à un rouleau compresseur, à leurs yeux.

La TROC et le Regroupement des femmes de la Côte-Nord sonnent l’alarme devant un gouvernement qui oriente de plus en plus son financement vers des organismes ciblés dont les actions correspondent soit aux trous de services du réseau, soit aux crises sociales générées par le désengagement de l’État. «Les rapports sont tendus entre le milieu communautaire et Québec.»

Autonomie compromise

Dans une lettre aux médias, les deux regroupements précisent la menace que représente le projet de loi 15 pour l’avenir de l’autonomie des groupes communautaires. «L’ouverture à plus de privatisation menace aussi l’accès aux soins pour la population nord-côtière. Suivant les opportunités du marché, les hôpitaux privés se déploieront dans les grands centres et ne verront jamais le jour dans les régions», lit-on.

Les deux cosignataires Mélanie Bernier et Shawn Bourdages craignent un exode des professionnels de la santé dans notre région. Les citoyens de la Côte-Nord devront payer pour des services hors région.

«Tout indique que le ministère de la Santé n’aura plus aucune présence régionale. En se privant de l’expertise de nombreux groupes, le gouvernement risque d’aller de l’avant avec un projet de loi comportant plusieurs angles morts», déclarent-ils.