
Hydro-Québec a été obligée de laisser couler des millions de dollars de revenus potentiels avec la récente ouverture de l’évacuateur de crues de la centrale Jean-Lesage, située à 25 km au nord de Baie-Comeau.
Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, MaCôte-Nord.com
C’est la Loi sur la sécurité des barrages en vigueur au Québec depuis 2002 qui a poussé la Société d’État à ouvrir les vannes de l’évacuateur de crues de ce complexe hydroélectrique, érigé sur la rivière Manicouagan dans les années 70, laissant ainsi couler l’eau à pleine capacité. Un impressionnant débit de 500 mètres cubes à la seconde.
Des images spectaculaires circulent sur le Web démontrant que l’évacuateur de crues de la centrale Jean-Lesage, autrefois connue sous le nom de Manic 2, se porte très bien. Ce sont huit conduites forcées qui amènent l’eau depuis le sommet du réservoir vers la centrale en contrebas.
« Chaque année, nous devons réaliser des inspections manuelles, comme inspecter les mécanismes et le bon fonctionnement des équipements. Aux 5 ans, des essais de levage des vannes évacuatrices sont réalisés, mais les vannes ne sont alors ouvertes que d’environ un mètre. Un levage complet comme celui de Jean-Lesage cette année ne se produit qu’une fois tous les 12 ans », explique le porte-parole d’Hydro-Québec, Maxence Huard-Lefebvre.
C’est un événement rare qui s’est déroulé au début du mois de septembre à l’aménagement Jean-Lesage, considéré comme le deuxième plus grand barrage à poids et joints évidés au monde, qui contient 4 milliards de mètres cubes d’eau. Heureusement, car l’eau qui se déverse sans passer par des turbines ne produit aucun revenu. Ce sont plusieurs millions de dollars de revenus sous forme liquide qui ont été perdus sachant que le prix de vente moyen est de 7 cents le kilowattheure.
C’est que les réservoirs servent à emmagasiner l’or bleu dans une banque de kilowattheures pour la production ou la vente selon les besoins en électricité des clients.
Au total, Hydro-Québec possède 27 réservoirs qui permettent une capacité maximale d’eau pouvant produire toute l’électricité consommée au Québec pendant un an.
Notons que la Loi sur la sécurité des barrages est née des recommandations de la Commission Nicolet qui s’était penchée sur le déluge du Saguenay en juillet 1996.