Des pressions financières causent un accident d’hélicoptère selon le BST

Photo tirée de Facebook - Héli-Express

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié ce 10 janvier son rapport d’enquête sur un accident mettant en cause un hélicoptère exploité par Héli-Express dans un chantier Hydro-Québec survenu en 2021 près des Escoumins.  

Le rapport conclut que des « pressions financières et temporelles » ont causé cet accident qui a blessé gravement un pilote en entravant la bonne planification des opérations et la gestion des risques.

Les faits remontent au 11 mai 2021. L’hélicoptère en question exploité par Héli-Express Inc. était programmé pour effectuer des vols de transport de travailleurs et d’équipement vers une zone de travail d’une ligne de transport d’électricité d’Hydro-Québec située près des Escoumins. 

Pour gagner du temps, le pilote de l’aéronef a fait le choix ce jour-là de transporter du matériel sans élingue. 

« Peu de temps après avoir décollé, avec une charge suspendue directement au crochet fixé sous l’hélicoptère, le pilote a été avisé que celle-ci oscillait, comme elle l’avait fait lors de vols précédents », indique le BST dans son rapport.

Atterrissage brutal 

Le pilote aurait alors entendu un grand bruit, puis largué la plate-forme. Après ça, l’hélicoptère était difficile à maîtriser ce qui l’a obligé à le poser à la verticale et dans une zone accidentée.

L’atterrissage a causé des dommages substantiels à l’hélicoptère et des blessures au pilote.

Hydro-Québec en cause ? 

Selon le Bureau de la sécurité des transports du Canada, les échéances du chantier et les conséquences contractuelles possibles en cas de dépassement ont exercé des pressions temporelles sur les travailleurs et indirectement sur les pilotes. 

Pour gagner du temps, les pilotes ont alors privilégié le transport de certaines charges externes sans élingue. Les risques liés au transport sans élingue d’une charge légère n’ayant pas été bien saisis par les pilotes et le gestionnaire des opérations, et aucune préoccupation n’ayant été soulevée, le pilote a conclu que la plate-forme pouvait être transportée sans danger à l’horizontale et sans élingue, entraînant ainsi un tel accident. 

Le BST souligne qu’à la suite de l’accident, Hydro-Québec a pris plusieurs mesures comme l’embauche de conseillers en sécurité aérienne. Une formation qui couvre différents éléments à connaître avant d’effectuer des travaux a été ajoutée pour les fournisseurs.

De plus, l’entreprise a ajouté des visites sur les sites et des audits surprises pour vérifier que les pilotes ont les outils nécessaires pour effectuer le travail et pour que ses employés soient au fait des normes de sécurité pour le travail à proximité d’un hélicoptère.