Eaux plus chaudes, moins de glace, moins d’oxygène: le Saint-Laurent est malade

L'industrie de la pêche sera de plus en plus impactée par le réchauffement des eaux du Saint-Laurent. (Photo Jean St-Pierre, Macotenord.com)

De Québec à Blanc-Sablon, de Gaspé à Sept-Îles, le Saint-Laurent se réchauffe depuis longtemps. Il perd du couvert de glace et une inquiétante zone pauvre en oxygène s’étend maintenant jusqu’à Anticosti. La qualité des eaux du grand fleuve québécois se dégrade en accumulant les records.

Le rapport 2022 du chercheur en océanographie à l’Institut Maurice-Lamontagne Peter Galbraith enregistre un record de chaleur une deuxième année consécutive pour les eaux de surfaces. Les eaux intermédiaires et profondes sont aussi en réchauffement important depuis 2015.

Impact sur la faune marine

Le scientifique du MPO remarque des liens directs avec le réchauffement de la température de l’air depuis 30 ans. Les causes sont variées. L’eau chaude vient des courants marins provenant du sud. Les changements climatiques apparaissent une évidence au terme de la démarche rigoureuse.

Les études annuelles sur les conditions d’océanographie physique du Saint-Laurent fournissent des données précieuses aux biologistes qui étudient les espèces commerciales. Ce réchauffement des eaux aura un impact sur les espèces marines et l’industrie des de la pêche.

La crevette nordique est probablement plus affectée. Le crabe des neiges s’accommode encore des eaux intermédiaires et le homard déménage sur la Côte-Nord. Bélugas et baleines apprécient aussi le Saint-Laurent pour son eau froide.

Couvert de glace

La tendance au réchauffement hivernal qui affecte grandement le Saint-Laurent est là pour durer. L’observation des glaces qui se forment souvent au large Sept-Îles pour se diriger vers Matane, les Îles-de-la-Madeleine ou la Basse-Côte-Nord révèle aussi un changement important. Le couvert de glace de 2023 est le sixième plus faible de l’histoire.

Extrait entrevue avec: Peter Galbraith, chercheur en océanographie à l’Institut Maurice-Lamontagne

Le rapport 2022 publié à l’Institut Maurice-Lamontagne de Rimouski la semaine dernière enregistre aussi des records en appauvrissement de l’oxygène, des sels nutritifs et du zooplancton dans l’estuaire. L’expansion de la zone hypoxique évitée par certaines espèces sensibles s’inscrit dans les grandes inquiétudes.

Entrevue avec: Peter Galbraith, chercheur en océanographie à l’Institut Maurice-Lamontagne