
Les élections fédérales passées, nous voilà plongés dans les municipales. À quelques jours de la fin des mises en candidature, Yves Montigny, le maire sortant de Baie-Comeau, se trouve toujours seul dans la course au poste de premier magistrat de la ville en vue du suffrage du 7 novembre. S’il est élu, le politicien promet qu’il s’agira de son dernier mandat, à moins d’une situation inattendue.
« Au moment où j’ai planifié ma venue en politique, j’avais une belle vision de ce que je voulais faire », explique Yves Montigny. La première étape, dit monsieur Montigny, consistait à redresser les finances de la ville. Pour lui, c’est mission accomplie, grâce notamment aux revenus supplémentaires générés par la vente d’électricité. Baie-Comeau possède son propre réseau de distribution électrique, ce qui lui permet de compter sur une source de revenus au potentiel considérable.
Maintenant, ajoute le maire sortant, il faut profiter de cette situation pour préparer l’avenir de la municipalité. « Rééquilibrer les finances, ça permet de réinvestir dans les domaines d’avenir, dans des créneaux très bien ciblés qui attireront les investisseurs », précise le maire à la recherche d’un second mandat.
Le premier secteur à exploiter, soutient Yves Montigny, c’est le potentiel énergétique de la région de la Manicouagan. « 40% de l’énergie du Québec vient d’ici ou passe par ici. On est vraiment la région de l’énergie au Québec », rappelle le maire pour qui cette richesse permet d’attirer des entreprises énergivores, comme celles associées aux chaînes de blocs, principalement connues comme moyen de soutenir les cryptomonnaies, mais dont le champ d’application pourrait rapidement s’étendre à d’autres secteurs d’activités, comme la finance.
La métallurgie et la forêt forment les deux autres pôles de développement qui se trouvent dans le viseur du maire sortant. « Il fallait regarder ces créneaux-là et se dire : nous on veut propulser Baie-Comeau vers l’avenir, et ça, ça me prend au moins quatre ans pour faire ça », explique le maire pour justifier sa recherche d’un second mandat, qui pourrait aussi être son dernier.
« Si quelqu’un s’accroche au pouvoir, et qu’il veut réaliser les idées qu’il avait au moment où il s’est présenté il y a huit ans, des fois ça donne le mandat de trop. Ça donne que le maire, que les élus sont là pour le pouvoir et qu’ils ne sont pas préoccupés par des problèmes actuels », confie Yves Montigny, qui estime que les élus qui s’accrochent trop longtemps au pouvoir finissent parfois par être déconnectés de la réalité. « J’entends des élus qui disent : on va créer des emplois! Le problème c’est qu’aujourd’hui, on est en manque de main-d’oeuvre, pas d’emplois. Là, ce qu’il faut faire, c’est créer des employés », illustre monsieur Montigny qui compte sur le développement d’un pôle entrepreneurial pour stimuler l’innovation, à partir de la région. « Le pôle entrepreneurial va permettre de former des entrepreneurs qui vont eux-mêmes créer leur propre emploi dans les créneaux d’excellence qu’on a ciblés. »
S’il soutient vouloir quitter à la fin d’un second mandat que lui accorderaient les électeurs de Baie-Comeau, Yves Montigny se réserve néanmoins une porte de sortie. « Si personne ne se présente au poste de maire, où si certains des projets sur lesquels on travaille ne sont pas encore arrivés à terme, il se pourrait que je doive poursuivre », conclut le candidat à sa propre succession.