« Entente historique » d’ITUM avec Québec et Ottawa pour une autonomie dans l’enseignement

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, le chef du Conseil d'ITUM Mike Mckenzie, le Ministre responsable des affaires autochtones Ian Lafrenière et la directrice du secteur Éducation à Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam, Vicky Lelièvre (Photo Benjamin Ducornait Arsenal Media)

Le Conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam a annoncé ce matin au musée Shaputuan d’Uashat une entente tripartite du Programme des partenariats en éducation (PPE) aux côtés du gouvernement du Canada et du gouvernement du Québec.

L’entente doit permettre au secteur éducation d’ITUM d’avoir davantage d’autonomie. Le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, qualifie le moment d’historique : « on va adapter la façon qu’autochtones et allochtones étudient ensemble. On a à apprendre de part et d’autre ».

Une entente tripartite, ça veut dire quoi ? – Ian Lafrenière

ITUM, Québec et Ottawa travailleront désormais ensemble pour établir un système éducatif qui répondra davantage aux demandes des Premières Nations. Ils s’entendent tous pour dire que les rêves des jeunes doivent passer en priorité dans l’élaboration des programmes.

Avant il fallait se satisfaire aux attentes provinciales en matière d’éducation.

Chef d’ITUM M. Mike Mckenzie

Avec cette entente, plusieurs changements vont être rendus possibles. Le chef Mckenzie veut d’abord une égalité de financement constatant un écart entre les écoles des Premières Nations et les écoles québécoises « on va travailler pour avoir une équité que les étudiants étudient dans la communauté ou pas ils ont besoin des mêmes services donc de financements équitables ».

L’enjeu de la langue

Les valeurs culturelles de la communauté Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam devront aussi être mieux représentées dans les programmes scolaires croit le chef. Il veut que cela passe par plus de temps de classe dans la langue innue pour la permettre de se perpétuer et que les jeunes étudient l’histoire de leur nation.

« Le jeune, il faut qu’il connaisse sa propre histoire ». – Chef Mckenzie

Répondre aux enjeux de pénurie de main-d’œuvre tout en limitant le décrochage scolaire

Les défis sont nombreux concède la Directrice du Secteur Éducation d’ITUM, Vicky Lelièvre, constatant le taux de décrochage scolaire important des jeunes. Elle croit que l’entente va pouvoir aider à limiter ces décrochages en proposant un programme dans lequel les jeunes vont pouvoir se reconnaître.

« Je rêve d’un jeune innu diplôme à la main, fier de son identité, s’exprimant dans sa langue maternelle, détenant les savoirs et les connaissances nécessaires pour se déplacer en territoire comme nos ancêtres et étant en mesure de raconter l’histoire de son peuple » a-t-elle scandé.