
Le conseil régional de l’environnement profite aujourd’hui de la mobilisation autour de La Grande Marche pour la protection des forêts, pour réclamer une plus grande transparence dans les dossiers de protection de la biodiversité sur la Côte-Nord. Que s’est-il passé pour que le gouvernement rejette trois projets pertinents à Sept-Îles et Port-Cartier?
Environnement Côte-Nord a manifesté à plusieurs reprises son désarroi face au rejet de certains territoires proposés l’an dernier que le dossier des aires protégées. Le gouvernement avait pourtant fixé une cible de 17 % de protection du territoire québécois. Diverses organisations avaient déploré l’abandon de plusieurs projets importants sur la Côte-Nord.
C’est le cas pour les réserves de biodiversité projetées de l’Archipel-des-Sept-Îles et du Marais-de-la-Baie-de-Sept-Îles, avec comme argument invoqué pour leur rejet: des effets sur la possibilité forestière. Environnement Côte-Nord réitère aussi sa demande pour la création d’un parc national du lac Walker au nord de Port-Cartier, un autre projet d’aire protégée de la région qui a été mis sur la glace en 2020 sans qu’aucune explication.
«Cela défie toute logique, affirme le directeur général d’Environnement Côte-Nord, Sébastien Caron. Ce sont des territoires à haute valeur pour la conservation où la pratique d’activités de récolte ligneuse semble improbable, voire impossible, compte tenu des conflits d’usage que cela entraînerait. De plus, le potentiel forestier de ces territoires apparaît dérisoire, pour ne pas dire inexistant.»
Plusieurs décisions gouvernementales des dernières années paraissent aller à l’encontre d’éléments au cœur de la Stratégie d’aménagement durable des forêts. Environnement Côte-Nord réclame des aménagements forestiers qui assurent la durabilité des écosystèmes et une gestion durable d’un réseau d’aires protégées efficace.
Sébastien Caron estime que les Québécois ont démontré ne plus vouloir d’une économie qui s’oppose à la protection des écosystèmes. La Grande Marche pour la protection des forêts en est une manifestation probante.
Environnement Côte-Nord demande au gouvernement du Québec de revoir son approche quant à la protection des territoires à forte valeur de conservation dans le cas précis de l’archipel des Sept Îles et du marais de la baie des Sept Îles. À tout le moins, la population a le droit de connaître les raisons du rejet des projets issus de processus de concertation régionaux.