
Le syndicat des Métallos négocie une quinzaine de conventions collectives par année sur la Côte-Nord. Il vient de signer sa plus importante pour 2000 travailleurs d’ArcelorMittal à Fermont et Port-Cartier. CSQ, FTQ, SIISNEQ et CSN représentent aussi des milliers de Nord-Côtiers. Dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre, le mot d’ordre était le rattrapage salarial dans le mouvement syndical.
L’année a commencé avec un nouveau contrat pour les Métallos de la SFP Pointe-Noire à Sept-Îles pour se terminer avec une autre négo à finir avec Rio Tinto Fer et Titane à Havre-Saint-Pierre. C’est tout de même le conflit entre ArcelorMittal et le syndicat des Métallos qui a été marquant. Une entente de principe entre les deux parties intervenue fin avril a d’abord été rejetée par les syndiqués lors de quatre assemblées générales virtuelles houleuses.
En grève le 11 mai, les Métallos d’ArcelorMittal ont reçu de nombreux appuis au Québec, mais aussi au Brésil, en France et ailleurs en Europe où la multinationale a des installations. Le conflit chez ArcelorMittal Côte-Nord s’inscrivait dans le contexte d’un marché du fer en forte hausse avec d’excellentes perspectives. Il s’est réglé après une deuxième entente acceptée par les membres des cinq unités syndicales. Les travailleurs d’ArcelorMittal ont décroché les meilleures conditions sur la Côte-Nord et le méritent, selon le coordonnateur des Métallos Nicolas Lapierre. La lutte menée par les Métallos a permis des gains majeurs pour toute la région. « Les retombées économiques devraient atteindre 178M$ pour 4 ans avec une augmentation annuelle moyenne de 14% », fait valoir le syndicat des Métallos.
Les menaces et journées de grèves rotatives se sont d’abord multipliées dans la fonction publique, avant la conclusion d’entente en milieu d’année. Dès février, les membres du Syndicat de l’enseignement de la région du Fer ont voté à 97% pour un recours à la grève dans la négociation avec Québec. Les lignes de piquetage se sont succédé au Cégep, devant les hôpitaux et les écoles, avant de s’installer plus longuement devant les CPE.
La grève s’est prolongée sans trêve du 6 octobre au 13 décembre pour les filles du CPE Touchatouille de Port-Cartier affiliées aux Métallos. Les éducatrices du côté de Sept-Îles ont réglé au dernier instant la négociation avec les gestionnaires locaux qui risquait de prolonger le conflit.

Les organisations syndicales revendiquent aussi des conditions qui permettront de limiter l’épuisement dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre. Le cas des infirmières apparaît particulièrement difficile. La forte pénurie d’infirmières à l’Hôpital de Sept-Îles par exemple a rendu la planification des vacances d’été difficile pour une deuxième année. La présidente du syndicat Nathalie Savard a décrié une gestion irrespectueuse des gens qui travaillent dans le réseau de la santé Côte-Nord. Détails et entrevue : Pénurie d’effectifs en santé: Des infirmières de Sept-Îles doivent encore reporter leurs vacances
Les syndicats ont aussi poursuivi collectivement leur lutte pour la santé et la sécurité au travail. En marge de la Journée de commémoration des personnes mortes ou blessées au travail, le Septilien Jessy Cormier a témoigné des conséquences d’un accident sur la vie familiale. L’opérateur chez QNS&L a perdu un bras dans un accident de travail, mais a gardé son moral de fer pour traverser les tempêtes. Détails et entrevue : Jessy Cormier témoigne | Un accident du travail, ça brise une vie
À surveiller en 2022, la négociation entre la CSN qui représente la quarantaine d’employés du Provigo à Port-Cartier et le géant de l’alimentation Loblaws, qui prétend qu’elle a des décisions à prendre concernant l’avenir. Détails et entrevue : Provigo Port-Cartier suspend la négociation avec le syndicat CSN et laisse planer une fermeture