
Lettre ouverte
Plus que jamais l’information régionale fait face à des défis de taille pour assurer sa survie dans l’écosystème numérique actuel. La mission de notre entreprise a toujours été et demeure de proposer des contenus vérifiés et de qualité à nos lecteurs, mais cette mission a un coût.
Devant l’adoption prochaine du projet de loi C-18, la maison mère de Facebook (Meta) a décidé d’opter pour des mesures d’intimidation en bloquant le partage de nos contenus journalistiques à certains de ses utilisateurs. Rappelons que Google avait fait de même ces dernières semaines en guise de riposte à la volonté du gouvernement du Canada.
L’opération décrite comme un test par ces géants numériques cherche à faire reculer le gouvernement fédéral sur sa position qui vise à contraindre ces entreprises de dédommager les médias canadiens pour le partage des nouvelles sur les médias sociaux. Google et Meta qui s’obstinent à ne pas vouloir payer leur juste part laissent également entendre que ce blocage sera étendu à l’ensemble de leurs utilisateurs si le projet de loi est adopté.
Il nous apparaît pertinent de rappeler que les géants du web accaparent aujourd’hui une part très importante des dépenses publicitaires au pays autant au niveau des dépenses de l’État en publicité que celles des entreprises. Des sommes qui échappent aux médias canadiens qui contribuent à la création de contenus locaux pour les gens d’ici.
Par ces décisions, Google et Meta démontrent le peu de valeur et d’importance qu’ils accordent aux contenus journalistiques. Vous pouvez toutefois contourner ces manœuvres et démontrer votre support envers notre média en vous abonnant gratuitement à nos infolettres et en consultant directement nos sites web pour y trouver toutes vos nouvelles régionales. Soulignons que nous avons d’ailleurs franchi la barre des 50 000 abonnés pour nos infolettres consacrées à l’actualité régionale.
Parmi les défis qui se mettent au travers de notre route pour assurer notre mission de vous informer, notons également le désengagement du gouvernement canadien qui refuse de reconnaître notre organisation à sa juste valeur.
Soyons transparents, pour avoir droit au crédit d’impôt pour la main-d’œuvre journalistique et pour espérer profiter éventuellement de redevances en lien avec le projet de loi C-18, les éditeurs doivent obtenir le statut d’organisation journalistique canadienne qualifiée.
Bien que nous soyons présents jours après jour pour produire des contenus consacrés à l’actualité régionale, le gouvernement du Canada a refusé à deux reprises d’attribuer cette reconnaissance à notre organisation. Cette décision lourde de conséquences est à nos yeux injuste et fait en sorte de créer un environnement inéquitable pour les différents médias qui ne peuvent bénéficier des mêmes avantages fiscaux malgré leur mission commune.
Sylvain Chamberland
Président