Il faut des revenus plus élevés qu’ailleurs pour éviter la pauvreté, partout sur la Côte-Nord

Les municipalités de la Minganie se retrouvent au sommet du palmarès des endroits où le revenu essentiel pour éviter la pauvreté est le plus élevé au Québec. (Photo Jean St-Pierre, Macotenord.com)

L’IRIS a élargi à 33 municipalités son étude annuelle sur le revenu viable qui identifie Sept-Îles comme la ville au Québec où il faut les plus hauts salaires pour éviter la pauvreté. Schefferville devient la nouvelle championne au palmarès, suivi de près par Natashquan, Havre-Saint-Pierre, Rivière-au-Tonnerre et Longue-Rive.

L’étude de l’Institut de recherche publiée ce jeudi conclut qu’il est plus difficile de vivre dignement hors des grands centres. L’IRIS estime toujours qu’une famille a besoin de deux voitures pour bien vivre à Sept-Îles. Le coût de l’épicerie, des produits de base et du logement est aussi plus élevé sur la Côte-Nord.

Coût de la vie élevé

Le prix de l’épicerie est significativement plus élevé dans les villages qui n’ont pas de grandes bannières comme Super C ou Maxi. «Plus on s’éloigne des grands centres, plus le coût de la vie augmente», se désole l’auteur de l’étude et chercheur à l’IRIS, Guillaume Tremblay-Boily.

Entrevue avec Guillaume Tremblay-Boily, chercheur à l’IRIS et auteur de l’étude

Le revenu essentiel pour éviter la pauvreté pour une famille de quatre personnes est de 76 916$ à Sept-Îles, 82 270 $ à Havre-Saint-Pierre, 95 522$ à Anticosti et 73 557 $ à Fermont. À Saguenay, Trois-Rivières, Sherbrooke, Québec et Montréal, le revenu viable varie entre 66 000 et 70 000$ pour un ménage de deux adultes et deux enfants.

Dans 75% des localités étudiées, plus de la moitié des personnes seules vivent dans la pauvreté. C’est le cas notamment de toutes les municipalités de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord, à l’exception des villes minières de Fermont et de Havre-Saint-Pierre.

Le revenu viable a été calculé cette année pour 33 localités de la Montérégie, de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord. L’étude est publiée sur le site iris-recherche.qc.ca.

Investir en transport collectif

L’Institut propose quelques solutions, comme des investissements en transport collectif, dans des logements abordables et dans les programmes pour les milieux isolés.

« La dépendance à l’automobile est un facteur d’appauvrissement dans plusieurs des secteurs étudiés. Pour lutter contre la pauvreté dans ces régions, il semble incontournable d’investir dans les réseaux de transport en commun urbains et interurbains », souligne Guillaume Tremblay-Boily.