
Le conseil des Innus de Uashat mak Mani-utenam a entamé hier un procès contre Hydro-Québec pour mauvaise foi institutionnelle. Le chef Mike Mckenzie demande à la société de respecter la volonté de la communauté qui s’est exprimée par référendum concernant une entente de principe survenu en 2014.
Les Innus souhaitent obtenir l’autorisation du tribunal pour rouvrir le débat pour une entente équitable à la suite de la construction du complexe hydroélectrique de la rivière Romaine. Selon le conseil ITUM, «Hydro-Québec, le Québec et le Canada ont contrevenu à l’honneur de la Couronne en ne mettant pas fin à cette impasse injuste et en continuant de ne pas respecter les droits des Innus sur leur Nitassinan.»
Manque de respect
« Hydro-Québec se doit de respecter la volonté démocratique de la communauté de UMM et la gouvernance de notre peuple en ne tenant pas sa parole. Comment ma communauté peut maintenant croire au respect des engagements de futures ententes ? », se demande le Chef Mike McKenzie.
Dans le cadre de ce procès, les Innus de UMM souhaitent obtenir l’autorisation du tribunal afin de rouvrir le débat quant à la réparation juste et équitable due aux Innus de UMM pour la construction et l’exploitation illégales du projet de la Romaine. L’entente de principe de 2014 entrer les Innus de UMM et Hydro-Québec devait mettre fin à certains litiges et permettre de développer une nouvelle relation empreinte de respect envers la communauté.
«Alors que cette Entente de principe a été acceptée par la majorité de la communauté par le biais d’un référendum en avril 2014, Hydro-Québec a refusé d’y donner suite et de conclure une entente finale, déplore le conseil ITUM.
Communauté impactée
Dans les prochaines semaines, l’équipe légale d’ITUM procédera à plusieurs interrogatoires afin de mettre en lumière la mauvaise foi institutionnelle d’Hydro-Québec et ses conséquences sur la communauté qui a été divisée. Deux anciens présidents d’Hydro-Québec, Thierry Vandal et Éric Martel seront notamment questionnés.
« Nous sommes déterminés à démontrer que le développement hydro-électrique dans notre Nitassinan ne peut se faire sans notre consentement et sans notre entière collaboration. On parle d’une société d’État qui continue d’extraire encore aujourd’hui des fortunes de nos territoires sans démontrer le respect nécessaire à ses premiers occupants », conclut le chef Mckenzie.