La Côte-Nord aux premières loges du réchauffement climatique

À l’occasion de la COP26 à Glasgow, nous nous sommes entretenus avec Ursule Boyer-Villemaire, chef d’équipe en analyses socio-économiques appliquées en adaptation aux changements climatiques chez Ouranos et professeure associée à l’UQAM sur la prévention, l’adaptation et l’atténuation des impacts des changements climatiques, afin de savoir quels seront les impacts du réchauffement global du climat sur la Côte-Nord.

Ouranos constate quatre catégories de conséquences des changements climatiques dans la région nordique. À commencer par la température, en effet, nous observons une hausse des températures moyennes annuelles. Il y aura donc moins de grands froids pendant l’hiver, l’automne doux s’étirera plus longtemps dans le temps et le printemps sera aussi plus hâtif. D’ici 2050, la Côte-Nord subira une hausse des températures moyennes annuelles pouvant aller de 1 jusqu’à 5 degrés Celsius.

La deuxième catégorie est les précipitations, la neige tombera d’une manière différente. Nous connaitrons plus de grosses tempêtes et des redoux qui amèneront parfois de la pluie pendant cette saison froide. Les pluies diluviennes ou les averses extrêmes seront plus nombreuses également. Pour la MRC de Sept-Rivières, d’ici 2050, nous connaitrons une hausse des précipitations de 13 à 20%.

La troisième catégorie est la hausse du niveau de la mer. À Sept-Îles, Port-Cartier et les alentours, d’ici 2050, nous observerons une hausse du niveau de la mer de 20 centimètres, cette hausse pourrait atteindre 35 centimètres d’ici 2100.

La quatrième catégorie est multiple, les ouragans sont et seront plus nombreux et plus puissants au courant des prochaines années, cela augmente la probabilité qu’ils remontent assez haut dans l’Atlantique pour frapper les provinces maritimes et la Côte-Nord. Les sécheresses causées par le réchauffement de la température augmentent le risque d’incendie de forêt. En raison de la hausse des températures, les insectes envahissants pourraient causer des problèmes notables sur la grande flore nordique.

Déjà, les citoyens  parlent des impacts sur la Côte-Nord, la route blanche quasi absente l’hiver passé en Basse-Côte-Nord, les pêcheurs parlent des homards plus nombreux dans le nord, les Cayens discutent de la glace absente entre l’Île du Havre et Havre-Saint-Pierre et les redoux qui compliquent la saison de motoneiges agacent certains amateurs de ce loisir populaire. Les Nord-Côtiers sont aux premières loges du réchauffement climatique.

Entrevue avec Ursule Boyer-Villemaire, chef d’équipe en analyses socio-économiques appliquées en adaptation aux changements climatiques chez Ouranos et professeure associée à l’UQAM sur la prévention, l’adaptation et l’atténuation des impacts des changements climatiques.