La Côte-Nord en pleine crise du logement à l’approche du 1er juillet

En 5 ans, le taux d’inoccupation à Sept-Îles est passé de 10% à 1,4. (Photo Jean St-Pierre, Macotenord.com)

Des organismes réunis par la Table des groupes populaires de la Côte-Nord ont tracé ce jeudi un portrait noir de la crise du logement dans la région. La situation est très inquiétante et il n’y a aucune mesure d’urgence à l’approche du 1er juillet, date de hausse du loyer ou de la fin du bail pour certains locataires.

Il y a pénurie de logements à la grandeur du Québec, mais plus on s’éloigne des grands centres, moins il y a de solutions abordables pour les familles, remarque la porte-parole de la Cité des Bâtisseurs Côte-Nord. Doris Rochette précise que les OHM de Baie-Comeau et Sept-Îles réfèrent les familles sans logement au 1er juillet au ministère à Québec.

«On sent l’état de panique»

L’organisme reçoit des demandes d’aide de partout sur la Côte-Nord. «On sent l’état de panique. La crise du logement entraîne de la discrimination», commente la directrice de la Cité des Bâtisseurs Doris Rochette. Les groupes s’inquiètent pour les aînés de la Côte-Nord et les personnes racisées.

La situation est particulièrement critique à Sept-Îles, où une entreprise a pris le contrôle de 22% des immeubles locatifs. Jusqu’à 5% des familles de Sept-Îles consacrent plus de 50% de leur revenu pour se loger, c’est un des taux les plus élevés au Québec.

Basée à Baie-Comeau, l’Association de protection des intérêts des consommateurs APIC Côte-Nord constate une augmentation des consultations budgétaires en raison de l’inflation et du coût des loyers. «On vit une situation alarmante et critique dans la région et la réaction des élus pour des actions en matière de logement abordable est insuffisante», affirme le directeur Frédérique Boudreault.  

Crise en chiffre

Une enquête récente du Regroupement des comités logement et des associations de locataires du Québec démontre que sur la Côte-Nord, le coût des logements disponibles a augmenté de plus de 31% par rapport à l’an dernier. Un studio (1 pièce 1⁄2) se loue maintenant à 869$ et il faut dépenser 790$ en moyenne pour un 3 1⁄2, 1,021$pour un 4 1⁄2 et 1338$ pour un 5 1⁄2.

En 5 ans, le taux d’inoccupation à Sept-Îles est passé de 10% à 1,4. Sept-Îles a vécu sa pire crise du logement au début des années 2010, avec seulement 0,4% de logement vacant. Un taux de 3% est considéré comme le seuil d’équilibre.

La Table des groupes populaires et les organismes en habitation de la Côte-Nord réclament de toute urgence la mise en œuvre d’un grand chantier de logements sociaux, ainsi que des mesures concrètes pour ramener un équilibre entre la capacité financière des ménages et l’augmentation éhontée du coût des logements.