La famille d’une jeune septilienne hospitalisée demande de l’aide

Courtoisie: ’Émilie Poitras

La vie ne tient qu’à un fil. Ce fil, aussi mince soit-il, est l’espoir de la famille d’Émilie Poitras qui en l’espace de quelques heures est passée d’une sportive en forme à une jeune femme de 19 ans plongée dans un état végétatif, atteinte d’une maladie extrêmement rare.

Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com

Il y a moins d’une semaine, la vie d’Émilie, qui étudie à Québec, a basculé, sans avertir. « Elle a téléphoné à maman pour lui dire que ses mains et ses pieds étaient engourdis. Maman lui a dit de se rendre à l’hôpital en ambulance et qu’elle devait prendre ça très au sérieux », raconte Audrey, la sœur aînée d’Émilie. 

Après avoir acquiescé aux judicieux conseils de sa mère, Émilie est vite revenue à son appartement, le personnel médical de l’hôpital croyant qu’elle faisait une crise de panique, en raison de ses antécédents médicaux.

De retour chez elle, l’état de santé d’Émilie se détériore de façon très inquiétante. « Elle téléphone à maman pour lui dire qu’elle ne sent plus ses jambes ». Sa mère lui ordonne de retourner à l’hôpital et d’insister pour être vue par un médecin. Incapable de marcher, Émilie retournera à l’hôpital en fauteuil roulant.

Hospitalisée, elle subira une batterie de tests pour découvrir qu’elle est atteinte du syndrome de Guillain-Barré, un trouble neurologique rare, qui ne touche que neuf personnes sur 100 000 individus.

Couchée dans un lit d’hôpital, la santé d’Émilie se dégrade encore plus rapidement. Elle perd conscience jusqu’à l’arrivée de ses parents et de sa grande sœur, tous les trois partis de Sept-Îles pour venir à son chevet.

« Quand nous sommes arrivés, elle était végétative, mais elle pouvait ouvrir les yeux », mentionne Audrey.

Voyant que la situation est devenue critique, Émilie est transférée d’urgence à l’hôpital Enfant-Jésus, spécialisé dans le domaine. On lui administre de nombreux médicaments et des sédatifs avant de l’opérer pour une trachéotomie (un trou dans la gorge) dans le but de l’aider à respirer.

« C’est un virus qui s’est changé en un syndrome très très rare. La capacité de son cœur est passée de 30% à 60%, mais rien n’est gagné », confie le père, Daniel Poitras.  

Sous un respirateur artificiel, Émilie sera réveillée au cours des prochains jours par des spécialistes, tranquillement, sans rien brusquer.

« Dès neuf personnes sur 100 000 atteintes du syndrome de Guillain-Barré, 2% sont plus lourdement attaqués. Et Émilie est malheureusement de ce nombre », lance Audrey, la gorge nouée.

Un campagne de sociofinancement réussie

Une fois sortie du coma, Émilie Poitras devra rester forte, notamment pour réapprendre à son corps à fonctionner de façon autonome. Le parcours du combattant des patients sortis d’une réanimation n’est pas une mince affaire.

C’est qu’en réanimation, la patiente est immobile. Ses membres ne sont pas sollicités. Elle a des tuyaux dans la bouche, dans le nez, elle est sous perfusion. L’ensemble du corps est mis à rude épreuve.

Or, celle qui participait avec brio à la ligue d’improvisation de Sept-Îles, devra même réapprendre de petits gestes du quotidien comme à manger, en apprenant comment tenir une cuillère et quand avaler, à parler, seuls des balbutiements risquent de sortir comme son, ou encore à marcher, un pied devant l’autre sans perdre l’équilibre. Une longue marche vers la guérison.

Un an et demi de persévérance et d’efforts physiques et mentaux au Centre de réadaptation François-Charron de Québec. De nombreux voyages Sept-Îles-Québec, aller-retour. Uniquement cet aspect de rendez-vous coûtera des milliers de dollars. Ajoutons les équipements spécialisés pour se déplacer, l’adaptation de sa chambre dans la maison familiale et les onéreux médicaments, et les besoins financiers grimpent à une dizaine de milliers de dollars.

Touchés par l’histoire de celle qui devait revenir au bercail d’une journée à l’autre pour le temps des Fêtes, les gens ont été généreux, sûrement peinés à quelques jours de Noël de voir que la maladie frappe une jeune femme aussi rayonnante de bonheur.

L’objectif initial de 5000$ a été triplé jusqu’à ce jour. « Je ne pensais jamais que les gens seraient si nombreux à donner. MERCI! », s’est exclamée Audrey, l’initiatrice de la collecte Gofundme.

Grâce à ces dons offerts via la campagne de sociofinancement, Émilie pourra, une fois remise sur pied, poursuivre ses études à l’école de cinéma de Québec afin de réaliser son rêve: devenir actrice.