La réconciliation prend un autre sens, mais est aussi essentielle aux enfants des pensionnats

Jean-Sébastien Shikuan Vollant (Photo Facebook)

Des choses atroces se sont passées dans les pensionnats. Les impacts débordent de la génération qui les ont fréquentées. Jean-Sébastien Shikuan Vollant s’estime chanceux parce que ses parents, qui ont fréquenté le Pensionnat de Maliotenam, ont été capables d’arrêter la consommation de drogue et d’alcool. Il a vu les problèmes se transmettre et la communication parents-enfants se fermer.

Les peurs, le refuge dans la consommation, la violence se transmettent de père en fils, analyse Jean-Sébastien Shikuan Vollant. «C’est sans le vouloir! La transmission intergénérationnelle est inconsciente.»

À qui la faute?

D’où l’importance de la guérison. Un travail d’introspection personnelle est nécessaire pour reprendre le dialogue intergénérationnel et entre les peuples, croit-il.  

«Ce sont les humains membres du clergé et non le christianisme qui ont posé des gestes intolérables.» Jean-Sébastien Shikuan Vollant remarque qu’après avoir dépassé la peur des différences, les Innus et les Septiliens sont maintenant en mesure d’avancer ensemble.

Entrevue Jean-Sébastien Shikuan Vollant, fils d’anciens résidents du Pensionnat de Maliotenam

Le processus de guérison a été long pour le père de Jean-Sébastien Shikuan Vollant. «La guérison est le travail d’une vie pour sa génération.» Lui-même a vécu ses moments de quête d’identité. «La pression est grande pour ma génération. Il faut stopper la transmission de ce qui émerge des traumatismes.» Pour les générations à venir, il souhaite la paix avec un retour aux bonnes valeurs de la culture innue.

Lire aussi : Journée de la vérité et de la réconciliation : Ovila Fontaine passeur de culture du nomadisme à aujourd’hui