La rivière Magpie devient «une personne juridique», une première au Canada

La troisième chute de Muteshekau-shipu, un des sites qui donne tout son charme à la rivière Magpie. (photo SNAP Québec)

Un grand mouvement de solidarité en Minganie pour la protection de Muteshekau-shipu (Magpie) a permis de faire reconnaître des droits pour la rivière, ce qui est une première au Canada. Les maires, les chefs et plusieurs partenaires s’engagent à devenir des gardiens légaux du territoire.

Il y a un mouvement mondial pour le droit de la nature et Magpie est un cas parfait, selon l’Observatoire international des droits de la nature basé à Montréal. Les Innus d’Ekuanitshit sont les personnes les plus proches de la rivière. Le chef, Jean-Charles Piétacho, était très fier d’annoncer aujourd’hui que la démarche a été initiée par deux jeunes de sa communauté. Impliqué depuis longtemps pour la protection de la nature, Jean-Charles Piétacho rappelle les charmes de Muteshekau-shipu (Magpie).

Entrevue avec le chef d’Ekuanitshit Jean-Charles Piétacho

La rivière Magpie, longue de près de 300 km, prend source à la frontière Québec-Labrador et se jette dans le fleuve dans la municipalité de Rivière-Saint-Jean en Minganie. Elle est reconnue mondialement pour ses rapides et pour les expéditions en eaux vives, notamment par le prestigieux magazine National Geographic, qui l’a classée parmi les dix meilleures au monde pour le rafting.

Sa protection fait l’objet d’un consensus régional, mais le projet d’y décréter une aire protégée est freiné depuis des années par Hydro-Québec, à cause de son potentiel hydroélectrique.