La traversée photographique Ashu-takusseu, un regard neuf sur les Premières nations

Mosaïque d'images du projet Ashu=takusseu. Impression numérique sur papier (photo fournie par MRCN)

Le photographe Michel Depatie fréquente la communauté innue de Maliotenam depuis 30 ans. La présentation, au Musée régional, de son exposition qui déconstruit le regard des Occidentaux sur les Premières nations arrive au bon endroit, au bon moment.

Sa traversée photographique débouche sur des mosaïques construites de selfies de plusieurs autochtones, dont plusieurs des familles St-Onge et Pinette. Les mosaïques reproduisent les œuvres plus que centenaires du photographe américain Edward Curtis.

Le dialogue entre les œuvres anciennes de Curtis et les portraits d’aujourd’hui d’Autochtones d’ici remet les pendules à l’heure sur les rencontres entre nations. L’artiste questionne à travers ce projet une vision qui relègue les autochtones hors de notre époque, dans une non-relation. Il souhaite briser les préjugés, ce qui arrive à point avec la relance du débat sur le racisme systémique depuis le décès dans des circonstances désolantes de Joyce Echaquan à l’Hôpital de Joliette.

Le vernissage a eu lieu mercredi dans le respect des consignes sanitaires avec une trentaine d’Innus de Maliotenam. L’exposition au Musée du boulevard Laure à Sept-Îles est présentée jusqu’à la fin d’avril 2021.

Entrevue avec le concepteur du projet Ashu-takusseu Michel Depatie