
C’est ce jeudi matin que la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, tenait un point de presse à l’Assemblée nationale du Québec concernant un audit particulier sur la gestion de la conception et la construction du NM. F.-A.-Gauthier.
En décembre 2018, suite au bris des propulseurs du traversier construit en Italie, le navire a été mis hors service pendant 13 longs mois, entraînant une suite d’événements qui se sont succédé afin d’assurer un lien entre la rive sud et la Côte-Nord impliquant l’achat et la location de navires. L’ensemble de ces actions ont entraîné des coûts faramineux et beaucoup de désagréments pour les usagers de la STQ.
Dans son rapport, la vérificatrice générale dit avoir constaté que la STQ n’avait pas réussi à s’adjoindre les ressources nécessaires pour mener à bien la construction du navire le plus imposant et innovant de sa flotte. Aussi, le chargé de projet n’avait pas les compétences requises dans l’appel d’offres et le personnel dépêché en Italie était en nombre insuffisant pour suivre la cadence des travaux sur le chantier.

« La STQ n’avait pas toutes les compétences nécessaires pour mener à bien ce projet de construction du NM. F.-A.-Gauthier. » Guylaine Leclerc, vérificatrice générale du Québec.
Dans le même ordre d’idées, des membres de l’équipe de surveillance de la STQ n’ont pu assister à certaines étapes majeures du projet qui les concernait et d’autres ont effectué des tâches qui ne faisaient pas partie de leur champ d’expertise.
Toujours selon le rapport déposé ce matin, le processus choisi pour sélectionner le constructeur du navire n’était pas arrimé aux pratiques de l’industrie navale et une seule proposition a été considérée. Elle constate également que la haute direction de la STQ n’a pas été en mesure de tirer avantage de nombreux éléments de négociation avec le constructeur, comme à l’égard des défauts jugés non corrigibles par ce dernier.
Enfin, le manque de mesures pour gérer les risques de bris a entraîné des coûts de 22 millions de dollars, dont 5 millions de dollars afin de changer les propulseurs du navire. La STQ doit améliorer l’entretien de cet équipement, puisque des lacunes ont été observées dans son plan de maintenance.
Les recommandations suivantes ont été faites auprès de la Société des traversiers du Québec, advenant le cas d’un autre projet de construction de navire de grande envergure, se doter de ressources qualifiées et en nombre suffisant pour mener à bien un tel projet de construction, à toutes les étapes, de sa planification jusqu’à l’acceptation finale tout en respectant les pratiques de l’industrie navale. Enfin, assurer le respect du plan de maintenance du système de propulsion du NM F.-A.-Gauthier.
Avec la collaboration de Denis Lévesque, Matane.