La vie n’est pas rose pour une transsexuelle au Pénitencier de Port-Cartier

Une transsexuelle emprisonnée au Pénitencier de Port-Cartier pour meurtre dénonce ses conditions de détention. Elle demande un transfert dans une prison pour femmes, ce qui lui est refusé en raison d’une tentative d’évasion qui fait d’elle une personne à haut risque.

Jamie Boulachalis a changé de nom et de sexe en octobre 2018. Son avocate Me Sylvie Bordelais a expliqué lundi au Palais de justice de Montréal qu’elle craignait pour sa sécurité à l’intérieur des murs de l’établissement de Port-Cartier. Comparaissant par visioconférence à partir de la prison Port-Cartier, la femme trans s’est dite victime de harcèlement et d’agression.

Jamie, alias prénommée John Boulachinis

Jamie Boulachanis, alias prénommé John, a été condamnée en 2016 pour le meurtre prémédité de Robert Tanguay en 1997. À la suite d’une tentative d’évasion spectaculaire en 2013, la femme trans de 46 ans s’est vu attribuer une cote de sécurité élevée.

Devant le juge, la nouvelle femme a précisé qu’elle se faisait «pogner la poitrine» et recevait souvent des claques sur les fesses, des menaces et autres formes d’intimidation. Elle est incarcérée dans l’aile de santé mentale pour assurer sa sécurité. Au Canada, les détenues transsexuelles sont parfois incarcérées dans les prisons pour hommes, parfois dans des prisons pour femmes.

Aucun pénitencier pour femmes n’offre les mêmes conditions de sécurité maximale que Port-Cartier. Le cas de Jamie Boulachanis est donc très particulier à cause de la dangerosité de la détenue et parce qu’elle a changé de sexe alors qu’elle était incarcérée à Port-Cartier. Sa demande de transfert est étudiée par la Cour supérieure.