
Les alumineries du Québec ont besoin de tarif d’électricité à long terme, compétitif avec l’énergie du Moyen-Orient et de la Norvège, pour investir vers des horizons 2030-35 et plus. Un panel sur la géopolitique de l’aluminium tenu à Montréal hier a mis en lumière le contexte planétaire qui permet l’opération d’Aluminerie Alouette et d’Alcoa à Baie-Comeau.
Réuni par le Conseil des relations internationales de Montréal, les trois producteurs d’aluminium du Québec dont la compagnie Alouette qui a son siège social à Sept-Îles, ont défendu l’importance de garder un tarif d’électricité compétitif pour maintenir les emplois et les investissements.
L’exemple d’Alouette
Les producteurs négocient le renouvellement de leurs contrats énergétiques avec Hydro-Québec et le gouvernement. «On s’attend à payer plus, déclare le président et chef de direction chez Alouette Claude Gosselin. On privilégie les contrats à partage de risque. C’est la base de la santé de notre industrie. Alouette, c’est 325 millions d’investissements annuels dans l’économie de la Côte-Nord. On a besoin de s’entendre pour savoir si on va opérer en 2030, en 2035 et 2040.»
L’aluminerie de Sept-Îles complète des investissements de 170M$ pour la reconstruction de fours de cuisson d’anodes et a annoncé sa démarche de décarbonation d’ici 2050. «On arrive à la limite de la technologie actuelle pour aller vers le marché grandissant de l’aluminium vert. Les prochains gains vont requérir beaucoup d’investissements par des entreprises en santé», a déclaré le président d’Alouette Claude Gosselin.
Chine = 58% de l’aluminium
«Le géant chinois a transformé l’industrie mondiale de l’Aluminium», a expliqué le président et chef de direction de l’Association de l’aluminium du Canada Jean Simard. Il était accompagné sur le panel de Claude Gosselin d’Alouette, du premier vice-président d’Alcoa Canada Louis Langlois et du directeur des opérations chez Rio Tinto Aluminium Sébastien Ross.
La Chine a connu une grande croissance de 2008 à 2018, passant de 34% à 58% de la production mondiale. Le géant devient la référence pour le prix de l’aluminium partout sur la planète. L’industrie québécoise a traversé cette période grâce à ses tarifs d’électricité compétitifs et la résilience des producteurs, analyse Jean Simard.
Les perspectives sont bonnes avec une demande internationale qui va augmenter de 80% d’ici 2050, selon l’Institut international de l’aluminium. Par contre, la compétition est forte avec plusieurs pays qui augmentent la production.