Le vaccin québécois Medicago ne sera qu’un plan B

Québec n’utilisera pas en priorité le vaccin de Medicago dans sa stratégie de lutte contre le virus. Le ministère de la Santé a publié ce mardi l’avis émis par le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) concernant le vaccin Cofivenz de la compagnie Medicago.

Les premières doses du vaccin devraient être livrées fin mai d’après le ministère de la Santé et des Services sociaux. Mais si Medicago se démarque dans sa composition (c’est le seul vaccin contre la Covid-19 avec une croissance sur plantes), il apparaît dans les études qu’il est moins efficace que les autres. Fabriqué au Canada, le vaccin est préparé avec une protéine recombinante, autrement dit il n’utilise pas la technologie à ARN messager.

L’avis émis par le CIQ ne devrait pas faciliter sa mise sur le marché. Le comité explique qu’il est préférable d’utiliser les vaccins à ARN messager dans la plupart des situations. Selon Santé Canada, l’efficacité de Covifenz est de 71 %, bien moins que Moderna (94,1 %) et Pfizer (95 %).

Va-t-il convaincre les plus réticents ?

Selon, l’Institut national de santé publique du Québec, ce vaccin sera quand même “un outil de plus dans l’arsenal de lutte contre la Covid 19”. Car, s’il n’est pas compétitif en termes d’efficacité, il a d’autres atouts. Son acceptabilité sociale pourrait être plus facile à obtenir car il utilise une technologie classique. Il pourrait également être intéressant pour ceux qui ont des contre-indications médicales à l’injection de vaccins à ARN messager.

Dans les prochains mois, Medicago devra toutefois répondre à certaines questions qui restent en suspens. Aucune donnée n’a été publiée concernant son efficacité sur le variant Omicron ni sur la réussite des doses de rappel. 

Rappelons que le vaccin Covifenz  de Medicago a reçu son autorisation de mise sur le marché le 24 février par Santé Canada pour les personnes âgées de 18 à 64 ans. Mais un mois plus tard, l’Organisation mondiale de la Santé a refusé de le reconnaître, reprochant à Medicago d’avoir des liens d’actionnariat avec une compagnie de tabac.