L’économie de la Côte-Nord va ralentir dans les 18 prochains mois, selon Desjardins

Sur la Côte-Nord, le secteur minier profitera d’une demande grandissante sur les marchés mondiaux. (Photo Jean St-Pierre, Macotenord.com)

L’étude régionale des perspectives économiques de Desjardins publiée jeudi pour la Côte-Nord et le Nord-du-Québec prédit un ralentissement d’ici la fin de 2023 et en 2024, après la forte croissance observée en 2022. Le recrutement de familles pour contrer le déclin de la population s’annonce le plus grand défi.

Les feux de forêt, l’inflation et les taux d’intérêt élevés entraînent beaucoup d’inquiétude. Ces facteurs pèseront négativement sur le marché immobilier et la consommation des ménages sur la Côte-Nord, selon l’économiste de Desjardins Maëlle Boulais-Préseault.

Démographie, le grand défi

La région devra relever plusieurs défis. La démographie vient en tête de liste. Le solde migratoire interrégional est parmi les plus négatifs de la province La Côte-Nord étant la seule région du Québec où un recul de la population a été enregistré de juillet 2021 à juillet 2022.

Au premier trimestre de 2023, il restait toujours plus de 4000 postes vacants dans les régions de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec. Plusieurs employeurs, dont le gouvernement du Québec, embauchent des travailleurs en fly-in/fly-out. Par exemple, près de 20 % des employés du CISSS de la Côte-Nord font du navettage.

Après le succès de Champion Iron avec la Phase II à la mine du Lac Bloom, Desjardins note que plusieurs projets à venir représentent un défi de recrutement de main-d’œuvre. L’étude régionale souligne les bonnes perspectives d’expansion de l’industrie minière et le dynamisme en construction avec Apuiat qui prend la relève de la fin du chantier de la rivière  Romaine.

Climat et investissements

Côté investissement, la Côte-Nord a vécu un ralentissement en 2022 avec moins de chantiers du secteur public et la fin de certaines dépenses en modernisation des compagnies minières. Par contre, l’annonce d’investissement de 170M$ par Aluminerie Alouette a relancé la mise au début de 2023.

À plus long terme, l’étude Desjardins s’inquiète de voir que l’économie des deux régions nordiques dépend aussi d’industries qui sont grandement touchées par les changements climatiques. Les feux de forêt et les inondations des dernières années ont affecté négativement les secteurs des forêts et des pêches. Par contre, le secteur minier bénéficie actuellement d’une demande grandissante.