
La maison de soins palliatifs L’Élyme des sables a congédié vendredi une infirmière et une préposée aux bénéficiaires après enquête sur des gestes inappropriés auprès d’une usagère.
Les deux employées s’estiment lésées par une direction déconnectée de la clientèle, à la suite d’une plainte non fondée. Le directeur Michel Bellavance défend un processus rigoureux, qui a mené aux congédiements.
Ex-employée inquiète
Une des employées congédiées, Nathalie Gravel, s’inquiète de changements constatés à la maison L’Élyme des sables depuis l’arrivée de Michel Bellavance à la direction générale. Elle nie les reproches évoqués pour justifier son congédiement.
La préposée aux bénéficiaires prévoit contester son licenciement à la Commission des normes du travail. Nathalie Gravel invite même les citoyens à cesser de contribuer aux financements de la maison de soins palliatifs de la rue Arnaud.
Selon cette travailleuse congédiée vendredi après 3 ans de service, les séjours à L’Élyme sont plus longs (4 à 6 mois) et le directeur comprend mal la réalité de l’équipe de travail. «Ce n’est plus ce que c’était à l’Élyme tant côté gestion que pour les familles et les bénéficiaires. Il y a beaucoup de déception depuis 2 ans au sein de l’équipe de travail», prétend Nathalie Gravel.
Le DG réplique
Le directeur général de l’Élyme rencontrera les autres employées permanentes en début de semaine pour solidifier l’esprit d’équipe. Michel Bellavance précise que le dossier d’enquête soumis à l’exécutif du conseil d’administration de l’Élyme des sables pour le congédiement de deux employées était complet et épais.
Une firme indépendante de l’extérieur de Sept-Îles a mené l’enquête, à la suite d’un rapport de plainte pour des événements survenus le 7 août. D’autres gestes d’agressivité envers la clientèle commis en juillet ont été reprochés aux employées mises à la porte.
L’enquête reproche à la préposée des «gestes graves et inappropriés auprès d’une cliente vulnérable par une personne occupant un poste de confiance.»
Le directeur soutient que les valeurs et la mission de l’organisme n’ont pas changé. «Le dossier n’est pas personnel. Nous avons respecté un processus rigoureux pour évaluer des gestes irrespectueux. Il y a eu des avertissements et une graduation dans les sanctions avant d’arriver au congédiement de deux personnes qui n’agissaient pas en respect des valeurs de notre organisation», commente Michel Bellavance.
Mission inchangée
Le dernier rapport annuel confirme que la durée de séjour moyen des personnes qui finissent leur vie à l’Élyme des sables est de 12 jours et le taux d’occupation des six lits est de 60%. Ces statistiques se comparent aux autres maisons de soins palliatifs au Québec.
Le porte-parole du CISSS Côte-Nord Pascal Paradis confirme que l’Élyme des sables opère avec la même mission depuis sa création.
«Il y a une entente de services entre l’Élyme des sables et le CISSS. Elle encadre la contribution respective de chacun quant aux services offerts aux personnes requérant des soins palliatifs et de fin de vie, selon les diagnostics des médecins. Pour le financement, l’Élyme a une entente conclue directement avec le ministère de la Santé.»