Les chefs appuient le Principe de Joyce

(Photo : Courtoisie)

Les 43 chefs des Premières Nations du Québec et du Labrador ont adopté à l’unanimité le Principe de Joyce, qui vise à rappeler au gouvernement son devoir et ses responsabilités de donner aux autochtones des soins de santé et sociaux équitables et sans discrimination.

Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com

Inspiré de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ce principe se veut un guide rassembleur pour les gouvernements, institutions et individus et vise également à garantir aux autochtones un droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle.

C’est lors d’une assemblée virtuelle tenue le 26 février que les chefs de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador ont signé la résolution. Le Principe de Joyce requiert obligatoirement la reconnaissance et le respect des savoirs et connaissances traditionnelles et vivantes des autochtones en matière de santé.

«L’APNQL est formellement engagée dans la promotion et le respect du Principe de Joyce», a mentionné le chef de l’APNQL, Ghislain Picard.

Le Principe de Joyce est en hommage au courage de Joyce Echaquan, morte dans des circonstances épouvantables, le 28 septembre 2020. Un décès tragique qui  a révélé au grand jour la présence de racisme systémique dans le système de santé québécois.

Décédée sous une pluie d’insultes racistes alors qu’elle était hospitalisée et souffrante à l’hôpital de Joliette. Avant sa mort, Joyce a pu filmer ces agissements ignobles de la part de membres du personnel soignant.

Pour l’APNQL, ce principe est un appel à l’action à l’engagement des gouvernements, afin d’éliminer le racisme et la discrimination dans les services offerts aux Premières Nations.

2 M$

Par ailleurs, le gouvernement du Canada octroie 2 M$ pour assurer la mise en œuvre du Principe de Joyce.

Ce montant permettra au Conseil de la Nation atikamekw et au Conseil des Atikamekw de Manawan d’offrir des formations ciblées sur le Principe de Joyce et destinées aux professionnels de la santé, sans oublier de faire la promotion de ce principe à travers le pays.

«Le racisme à l’endroit des autochtones est ancré depuis bien trop longtemps dans nos systèmes de santé. Nous devons tous continuer à dénoncer le racisme et la discrimination dont sont victimes les autochtones partout au pays», a dit le ministre des Services aux autochtones, Marc Miller, par communiqué.

Bourses

En janvier, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et l’Institut national de la recherche scientifique annonçaient la mise sur pied d’une bourse de 36 000$ sur deux ans en mémoire de Joyce pour soutenir des femmes autochtones dans la poursuite d’études supérieures.

Devant cet élan de générosité et de reconnaissance, les Fonds de recherche du Québec scientifique ont aussi décidé d’offrir une seconde bourse du même montant et selon les mêmes modalités.

Joyce Echaquan était une femme atikamekw de 37 ans et mère de sept enfants.