Les chefs créent la société «Innu Énergie» et se gardent le droit de protéger des rivières patrimoniales

Coactionnaire du premier parc éolien de la Côte-Nord, les communautés innues se positionnent pour la transition énergétique.

Réagissant au Plan d’action 2035 déposé hier par Hydro-Québec, les chefs de la Nation innue conviennent de l’importance d’entamer une démarche de réconciliation économique. Elle doit inclure la possibilité de refus de projets afin de protéger des sites culturels et des rivières patrimoniales, affirme la Nation innue dans un communiqué.

Les Chefs finalisent la création d’une société énergétique innue, par qui pourraient passer les prochains partenariats avec Hydro-Québec sur la Côte-Nord. Les leaders Innus souhaitent que les communautés concernées soient de véritables promoteurs des projets d’Hydro-Québec et impliqués comme partenaires dans la gouvernance et actionnaire avec la société d’État.

Pas sans les Premières Nations

Ils déclarent que «l’avenir énergétique pourra se bâtir avec une acceptabilité sociale authentique que si les nouveaux projets se réalisent en véritable co-construction avec les Premières Nations, dans le respect de nos droits.»

Le processus de réconciliation économique doit être défini collectivement selon le regroupe Nation innue. Pour une transition énergétique réussie, il est impératif d’innover en modifiant les barrières législatives pour faciliter des partenariats gagnants avec les Premières Nations.

«Tout dialogue avec les Premières Nations doit se fonder sur le respect absolu des droits et titres autochtones sur nos territoires ancestraux», commentent les chefs.

L’éolien d’Apuiat d’abord

Les communautés de la Nation Innue ont déjà démontré avec le projet en chantier à Pentecôte Apuiat leur intention de prioriser la mise en place de projets éoliens sur le Nitassinan.

La Nation Innue déclare qu’Hydro-Québec pourra revendiquer la production « d’énergie propre » seulement lorsqu’il y aura «reconnaissance des injustices historiques liées à l’inondation des territoires traditionnels cicatrisés par la construction de barrages et de lignes de transmission.»

La Nation Innue souligne l’importance capitale de l’eau, ressource primordiale de la production d’électricité au Québec, qui doit être préservée et valorisée dans le respect de la pérennité écologique et culturelle des premiers habitants.

Les chefs invitent donc Hydro-Québec à travailler en amont avec les communautés de la Nation Innue afin de garantir une transition énergétique respectueuse et inclusive.