
Après une démarche similaire pour la rivière Magpie, le chef des Innus d’Ekuanitshit Jean-Charles Piétacho et le Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador Ghislain Picard sont à New York pour demander à l’ONU de reconnaître le fleuve Saint-Laurent comme personnalité juridique. Ils ont jeté les bases d’une participation du Québec à l’Assemblée de la Terre-Mère de l’ONU le 22 avril 2024.
Les Premières Nations se mobilisent et joueront leur rôle de gardienne du fleuve et ses affluents. Elles obtiennent l’appui de beaucoup d’organisations et leaders non autochtones, selon le chef Picard. Leur point de vue devra compter dans le débat sur le développement hydroélectrique, déclare-t-il.
Équilibre fragile
Le chef de l’APNQL reste prudent concernant la réalisation d’étude sur le potentiel de la rivière Petit Mécatina, mais s’engage pour la protection de la Magpie. Ghislain Picard rappelle à Hydro-Québec et au gouvernement qu’une consultation adéquate des Innus est nécessaire avant de construire d’autres barrages sur la Côte-Nord :
Les peuples autochtones s’adaptent avec le fragile équilibre entre les préoccupations écologiques et économiques, remarque le chef Ghislain Picard. Les Chefs de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador ont été unanimes le 19 avril en adoptant une résolution qui confère au fleuve Saint-Laurent le statut de personnalité juridique.
«Ekuanitshit, la MRC Minganie, le SNAP Québec et l’Association Eaux-Vives Minganie ont travaillé ensemble pour protéger la rivière Magpie, lui donnant des droits en tant que personne morale. Une rivière, c’est à nous de la défendre. La nature mérite que l’on reconnaisse ses droits», a déclaré le Chef Piétacho.