
Après avoir donné le feu vert à l’ouverture des salons de quilles en zone orange, le gouvernement Legault revient sur sa parole et oblige la fermeture de ces endroits de divertissement. Une pilule difficile à avaler pour les propriétaires qui perdent déjà beaucoup d’argent.
Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com
«C’est avec regret que nous avons reçu, aujourd’hui (mercredi) de nouvelles informations concernant le décret 102-2021 du gouvernement, soit que les jeux de quilles sont interdits en zone orange. Donc, le Salon de quilles de Forestville ne pourra pas ouvrir ses portes tel que prévu, jeudi. Nous sommes désolés des inconvénients. Merci de votre compréhension. On se croise les doigts pour se revoir bientôt! »
À Baie-Comeau, aussi, c’est la déception. On avait même pris la peine de publier la bonne nouvelle, la semaine dernière.
«Le salon de quilles Laflèche ouvrira le 8 février dès midi pour le jeu libre seulement avec des restrictions. Vous pourrez pratiquer tous les jours de midi à 20:30, mais pas de ligues pour le moment. Le bar et les loteries vidéo restent fermés. C’est tout ce que nous avons le droit de faire pour l’instant.»
Le discours était tout autre mercredi matin sur la page Facebook de l’entreprise.
«Malgré l’approbation, la semaine dernière de la Santé publique, le gouvernement du Québec a émis un nouveau décret qui vise les salons de quilles. Nous ne pouvons plus être ouverts en zone orange. Nous sommes désolés de vous avoir fait une fausse joie.»
Partout au Québec dans les zones orange, les propriétaires sont en colère.
«Nous avons passé le week-end à faire les réparations mécaniques des appareils. Nous avons retéléphoné aux employés qui étaient au chômage depuis la dernière fermeture, car nous avions eu l’autorisation d’ouvrir et soudainement, on n’a plus le droit. Je n’y comprends plus rien», lance un jeune copropriétaire du Salon de quilles Témis 2.0 à Cabano, Cédérick Ruest-Lajoie.
Celui qui est devenu copropriétaire de ce salon à 21 ans il y a trois ans reproche au gouvernement caquiste son manque de cohérence.
«Depuis le jour 1 de la pandémie que nous devons interpréter les directives. Ce n’est jamais clair. Des policiers sont venus ici et chacun ne tenait pas le même discours. Chose certaine, nous perdons de l’argent. Juste pour cette fermeture qui n’était pas prévue, c’est un trou de 5000$. Ça fait mal pour un petit salon comme le nôtre de 10 allées avec une ligue comptant 350 joueurs.»
Cédérick, qui a réussi une partie parfaite en 2020 comme joueur, précise que les salons de quilles n’ont pas été épargnés avec la crise sanitaire. Loin de là. Il y a eu une première fermeture complète du 15 mars 2019 à la mi-août. Une réouverture partielle en décembre dernier pour une autre fermeture le 17 décembre, fermeture toujours en vigueur.
Dans ce cas, on parle d’un avenir incertain et d’une possible remise des clefs à la banque si les mêmes mesures sanitaires persistent.