May Cousineau Mollen – Une traduction pour son œuvre et un conte pour Noël

Contrairement à la majorité des Québécois, l’année 2020 n’aura pas été si navrante pour la poète engagée, Maya Cousineau Mollen. Son premier recueil de nouvelles sera traduit dans la langue de Shakespeare.

Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com

« Je remercie la vie », s’est-elle exclamée. « Des fois on demande à l’être supérieur de nous envoyer un signe afin de savoir si nous sommes sur le bon chemin, cette autre reconnaissance pour mon recueil démontre que je suis dans la bonne direction », lance-t-elle sourire aux lèvres.

L’idée de traduire le recueil Bréviaire du matricule 082 (Hannenorak) écrit tantôt en français, tantôt en innu, vient du professeur Norman Cornett. «Un professeur d’université qui marque ses étudiants et change parfois leur vie.»

Les démarches du professeur retraité ont porté fruit. En effet, une bourse a été octroyée par le Conseil des arts du Canada à cette œuvre littéraire. C’est une maison d’édition de la Colombie-Britannique qui fera la traduction. « J’ai bien hâte de voir, car certains mots en anglais donnent une tout autre couleur qu’en français », souligne la femme de 44 ans.

Publié il y a moins d’un an, Bréviaire du matricule 082 parle de la femme innue, de la colère identitaire et de la colonisation, notamment.

Cet ouvrage ne cesse de recevoir des distinctions. Cet été, il lui a valu le prix Voix Autochtones dans la catégorie Poésie publiée en français, en plus d’être le coup de cœur de la libraire Renaud-Bray.

De plus, le journaliste et écrivain Michel Jean a également été charmé par le florilège de la Montagnaise née à Mingan avec des vers relatant les us et coutumes des Premières Nations. Les textes de celle qui a été adoptée à sa naissance par des Blancs peuvent effectivement être lus dans le populaire collectif Amun (rassemblement en langue innue) de Michel Jean, traduit en anglais et en allemand. De nombreux auteurs autochtones s’y retrouvent également, question de faire connaître différents horizons de différentes nations racontés par différentes générations.

Conte de Noël

Même si la pandémie l’a quelque peu ralenti dans ses projets, notamment de conférencière, Maya Cousineau Mollen continue de faire découvrir sa plume.

Référée par sa bonne amie et complice, Marie-Andrée Gill (aussi lauréate du prix Voix Autochtones dans la catégorie publiée en français à l’été 2020 avec Chauffer le dehors (La Peuplade), Maya écrira un conte de Noël qui sera publié le 24 décembre dans le quotidien La Presse.

« Merci à Marie-Andrée Gill de m’avoir passé la puck et aux gens de La Presse de me donner cette belle visibilité. »

Sans vouloir dévoiler le  »punch » de l’histoire, elle précise que son conte est basé sur une histoire vécue à Sept-Îles dans laquelle elle a ajouté beaucoup d’imagination au point où l’action se déroule ailleurs que dans un monde d’humain. 

« Peu importe ce que j’écris, mes racines ne sont jamais bien loin », ajoute celle qui est conseillère en développement communautaire pour les Premières Nations et les Inuits chez la firme d’architecture EVOQ à Montréal.

« Le conte et la petite surprise l’accompagnant seront une petite contribution pour mettre un peu de tendresse dans nos vies en ces temps de solitude, d’épreuves et de confinement », a-t-elle conclu.