
Des dirigeants politiques et des artistes autochtones exigent du CRTC qu’il impose un quota de 5 % de contenu autochtones à travers sa programmation musicale régulière.
Cette demande émane du Mémoire sur le contenu musical autochtone qui a été dévoilé aujourd’hui et déposé au CRTC. Il résulte d’une consultation publique qui porte sur le contenu musical autochtone réalisée à l’été 2022. Selon cette consultation de plus de 300 personnes, 98 % des répondants affirment qu’il devrait y avoir plus de contenu musical autochtone à la radio commerciale. Tout près de 95% sont d’avis qu’un pourcentage du contenu musical autochtone devrait être imposé aux radiodiffuseurs publics et commerciaux canadiens.
On ne veut pas être calculé à travers le contenu francophones que doivent respecter les stations commerciales au Québec. Le Chef de la Première Nation innue Uashat mak Mani-Utenam, Mike Mckenzie, parle de réconciliation musicale : « Sans aucun doute, la musique autochtone a sa place dans l’univers hermétique des radios commerciales », soutient-il.
Autant Mathieu Mackenzie, membre du groupe Matten et fils de Florent Vollant que Florent Vollant lui-même affirment avoir vécu le boycott du groupe Kashtin après la crise d’Oka au début des années 90.
« Nos artistes, notre musique et nos chansons ne sont pas des menaces pour les artistes qui chantent en français ou en anglais », affirme Florent Vollant.
Pour le chef de l’Assemblée des Premières nations Québec Labrador, Ghislain Picard, c’est une excellente occasion de rapprochement entre les autochtones et la majorité de la population canadienne et québécoise. « Je compare un peu le mouvement qui a été initié aujourd’hui aux années qui ont vu la naissance du réseau APTN comme réseau de télédiffusion à l’échelle du pays », témoigne M. picard.
Dans un témoignage empreint d’émotion, l’auteur compositeur interprète Émile Bilodeau a rendu hommage à Florent Vollant qui a fait preuve de résilience en se lançant dans le monde de la chanson, lui qui a vécu les pensionnats.
Les artistes et les dirigeants se disent impatients de partager leur culture. On souhaite que le CRTC adopte la mesure d’ici les prochains mois.
Collaboration Michel Scarpino – monlatuque.com