Virulente sortie ce matin de la CSN Côte-Nord contre l’entreprise Paraxion qui gère le service ambulancier pour favoriser le fly-in-fly-out et inciter les paramédics résidents dans la région à démissionner. Dix-sept ambulanciers permanents de Sept-Rivières et de la Minganie ont d’ailleurs quitté le navire dans la dernière année, le tiers des effectifs régionaux.
«On se dirige vers l’extinction des ambulanciers qui vivent et connaissent la Côte-Nord, commente le président du Syndicat des paramédics de la Moyenne et la Basse-Côte-Nord Daniel Charette. Paraxion a une attitude méprisante!»
Entouré d’une douzaine de membres épuisés devant un «style de gestion sans respect pour les employés», le président a rapporté 6300 heures de ruptures de services en un an à Port-Cartier, Sept-Îles et en Minganie. La CNESST et le CISSS Côte-Nord ont été saisis de plusieurs irrégularités chez Paraxion, nous informe le syndicat.
Population en otage
Les paramédics syndiqués ont donné plusieurs exemples où la population s’est retrouvée dans une situation compromettante pour la santé. À Natashquan, une rupture de service signifie un délai de 90 minutes pour répondre à une demande au 911, explique Daniel Charrette. Il rapporte que des ambulanciers de Port-Cartier se sont rendus secourir une personne accidentée à Moisie, en raison d’une rupture de service à Sept-Îles.
«Les gestionnaires en télétravail à l’extérieur ou de passage à Sept-Îles en fly-in|fly-out ne se soucient jamais du bien-être des employés. Aucun des 17 démissionnaires n’a été contacté par l’employeur pour comprendre», déplore le syndicat.
121$ par jour en fly-in-fly-out
«Les gens quittent parce que c’est un mauvais employeur», prétend Daniel Charrette qui dénonce la disparité de traitement entre les paramédics réguliers et ceux des agences privées. La CSN affirme que Paraxion verse 121$ par jour aux ambulanciers en fly-in|fly-out sur la Côte-Nord en plus du logement, de leur salaire et des frais de déplacement profitable à 59 cents du km.
Pour le syndicat il faudra rétablir le lien de confiance avant d’atteindre le point de non-retour. La CSN Côte-Nord réclame de la transparence et des actions rapides de Paraxion sur le terrain.