Pénuries de personnel en CPE | « C’est un problème de reconnaissance du métier »

Il manque de places dans les CPE de Sept-Îles (Photo Macotenord.com)

Le directeur du CPE Sous le bon toit, Jean Philippe Morin réagit en entrevue à la décision prise la semaine dernière de retourner au ministère le projet de création de 79 places en garderie. Le problème, selon lui, vient du manque de reconnaissance du métier, qui se remarque dans les choix des finissants du Cégep. 

Prendre la décision de ne pas développer de troisième installation a été un crève-cœur, souligne le directeur du CPE Sous le bon toit, Jean Philippe Morin : « actuellement on s’en sort par la peau des dents, ça n’aurait pas été réaliste d’ouvrir une troisième installation. »

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Où vont les finissants du Cégep ?

Même si une formation en éducation à l’enfance est donnée au Cégep de Sept-Îles, la plupart des finissants choisissent d’aller travailler ailleurs. 

« Sur une dizaine de finissantes, il en reste une ou deux dans le réseau. Beaucoup font des passerelles vers l’enseignement préscolaire, ou la psychoéducation ou du travail social », remarque le directeur du CPE Sous le bon toit. 

Ce constat est une preuve du manque de reconnaissance dans le métier ajoute-t-il « Même si le salaire des éducateurs et éducatrices a été augmenté lors de la dernière négociation, c’est encore insuffisant pour vivre dans une ville comme Sept-Îles remarque Mr Morin. »

Être écouté par les ministères

M. Morin rappelle que le problème n’est pas déploré depuis hier. « Cette pénurie ça fait une dizaine d’années qu’on la déclame sur la Côte-Nord et c’est que maintenant que ça a un écho dans les grandes villes. On le voyait venir mais on n’était pas entendu à ce moment-là. »

Maintenant que le problème est nommé, différents ministères doivent travailler pour faire changer les choses, notamment du côté de l’immigration. « On a pensé à faire appel à de la main-d’œuvre étrangère, mais là encore ça coûte cher et au niveau de la reconnaissance des diplômes c’est trop compliqué. »

Pourtant les besoins sont là, 400 demandes de places en garderie sont actuellement en attente, ce qui crée le départ de la région de nombreuses familles et qui n’arrange pas notre solde migratoire, conclut Jean Philippe Morin.