
Une toute petite poignée de gens sont sortis dans les rues en fin de semaine sur la Côte-Nord pour manifester contre le couvre-feu imposé par Québec alors que la région enregistre très peu de cas de coronavirus. La raison: « les manifestants ont eu peur d’être étiquetés complotistes » selon les instigateurs.
Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com
C’est du moins le triste constat de Karol-Ann Connolly, l’une des organisatrices du rassemblement de samedi devant Place de Ville à Sept-Îles. « Une trentaine de véhicules, les gens venaient et repartaient voyant qu’il n’y avait pas assez de monde. Les gens avaient peur de rester et de se faire remarquer dans la petite foule. »
Elle ajoute avec désarroi: « Je comprends les gens de vouloir rester loin des manifestations, car à la minute que nous remettons en cause ce qui se passe, on rentre dans la catégorie des complotistes extrémistes. Pourtant, je ne fais partie que des gens qui croient au gros bon sens. »
À Baie-Comeau, une quarantaine d’adultes et d’enfants ont marché dans la rue pour crier à l’injustice face aux mesures de confinement. Ils demandent au gouvernement de remettre les mêmes mesures que lorsque la région était en zone orange.
« Assurons-nous de seulement réinstaller les barrages routiers aux extrémités de la région pour nous protéger des gens qui seraient infectés des autres régions et qui voudraient venir nous contaminer. Mais ce n’est pas normal qu’avec 15 cas actifs de coronavirus sur une population de 93 000 habitants distancés sur un immense territoire de 300 000 km2 que nous soyons pénalisés de la même manière que le reste des Québécois. Au lieu de ça, on dit que nous sommes des covidiots. », rage Kevin Grenier, l’initiateur du regroupement à Baie-Comeau.
Même constat d’échec à Forestville alors que seulement cinq personnes se sont déplacées à l’église Saint-Luc de Forestville.
« J’ai tellement hâte que les gens comprennent, mais bon. Ils sont hypnotisés par les médias de masse. Pour poser des questions, nous sommes vus comme des conspirationnistes », déplore Nathalie Amyot, visiblement déçue de la faible participation.
Malgré tout, les organisateurs refusent de lancer la serviette « même si nous sommes jugés, nous allons tenir d’autres manifestations pacifiques les samedis soirs. »