Pollution plastique : l’Expédition Bleue a constaté l’ampleur des dégâts sur le Saint-Laurent

Photo Organisation Bleue

Une expédition de recherche entièrement féminine a exploré le Saint-Laurent pendant plus de trois semaines. Le phénomène d’océans de plastique n’épargne pas la Côte-Nord à une échelle qui inquiète les scientifiques qui étaient présents à bord du voilier. 

Les quantités de plastique sont impressionnantes rapporte la cheffe d’expédition Anne-Marie Asselin. L’équipe était partie pour documenter l’ampleur de la pollution plastique dans le Golfe. Leur observation est sans appel, un mini-océan de plastique est en train de se former. 

« Notre impact semble peut être minime mais il est bel et bien réel sur la santé globale de notre écosystème et ça se reflète sur notre environnement naturel »

C’est du côté de l’île d’Anticosti que c’est le plus impressionnant nous rapporte Anne-Marie Asselin. « Sur le versant sud de l’île, on a retrouvé des couches et des couches de plastique. » Les courants marins forment à ces endroits un tourbillon qui accumule les plastiques en amas. 

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La partie émergée de l’iceberg

Les chercheurs ont pu identifier deux types de pollution dans le Saint-Laurent. Celle qui est visible est faite de nombreux déchets comme des bouteilles d’eau, des pailles, des ustensiles et également beaucoup de restants de styromousse. L’incidence de la pêche est sans équivoque avec une présence accrue de cordages, de bouées rejetées sur les berges par les courants.

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Une partie invisible inquiète aussi et démontre que la pollution ne date pas d’hier. La dégradation des déchets s’est transformée en microplastique. « on l’a constaté en faisant des échantillons dans le colonne d’eau car on ne peut pas les voir à l’oeil nu », rapporte la cheffe d’expédition qui est la co-fondatrice de l’Organisation Bleue. 

L’incidence de la pollution va directement dans nos assiettes

Vers la dépollution du Saint-Laurent ? 

Nettoyer ces mini-océans de plastique ne se fera pas du jour au lendemain. Cela demande beaucoup de moyens car c’est tout un écosystème qui cohabite avec le plastique. « Il y a du phytoplancton, des algues, des petits poissons donc c’est pas simple », explique Mme Asselin.

L’expédition va permettre de cartographier le problème, il faudra maintenant aller plus loin pour trouver des solutions. « Une expédition bleue c’est super mais c’est la pointe de l’iceberg on a à peine effleuré le problème. »

Entrevue complète avec Anne-Marie Asselin, biologiste et co-fondatrice de l’Organisation Bleue 

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