Projet de tuerie à Port-Cartier | Dimitri Xenos voulait attirer des gens avec des feux d’artifice

Dimitri Xenos, l’homme de 20 ans arrêté le 13 août dernier pour avoir menacé de décharger une arme à feu à l’école secondaire de Port-Cartier, a plaidé coupable à une série de chefs d’accusation jeudi au palais de justice de Sept-Îles.

L’accusé a plaidé coupable à des accusations de port d’arme dans un dessein dangereux, de harcèlement criminel et de possession d’une substance illicite.

Xenos a également renoncé à son enquête sur remise en liberté pour se diriger à procès devant juge seul.

La couronne et la défense ont présenté un exposé conjoint des faits relatant les événements ayant mené à l’arrestation de l’accusé.

Selon ce récit des événements, Xenos avait tenu des propos menaçants à l’égard d’une personne dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication parce qu’elle ne partageait pas ses valeurs. Il avait notamment évoqué un désir de mettre la tête à prix de cette personne pour une somme de 2 000$.

L’accusé ne cachait pas sa passion pour les armes à feu, il aurait en autre montré des photos à des collègues de lui arborant ses armes. Des témoignages font également état de propos inquiétants concernant le désir de l’accusé de se présenter dans une école avec des armes à feu pour y faire, disait-il, le plus de victimes possible.

L’un de ces témoignages évoque que Xenos avait questionné un collègue pour s’informer de la démarche pour se procurer des grenades. Dans l’un des scénarios qu’il avait partagés à des connaissances, Xenos affirmait qu’il pourrait entrer dans l’école pour y lancer une grenade pour faire bouger la foule et ouvrir le feu.

Dans un autre scénario évoqué, il disait avoir fait l’achat de feux d’artifice pour tenter d’attirer des gens vers lui au moment de passer à l’acte.  

Des armes légales, sans munition

Lors de la perquisition qui a suivi son arrestation, les policiers ont saisi à son domicile de Port-Cartier trois armes à feu, dont deux semi-automatiques et des feux d’artifice. Il n’y avait toutefois aucune munition sur les lieux. L’enquête a démontré que ces armes étaient légales et qu’elles n’avaient pas été modifiées. Xenos détenait également les permis requis pour en faire la possession et l’acquisition.

L’accusé livre sa version

Lors de son témoignage à la cour jeudi, Xenos a soutenu qu’il consommait des drogues sur une base quotidienne dans les semaines qui ont précédé son arrestation. L’accusé a raconté qu’il avait pour projet de retourner à l’école cet automne pour suivre une formation en électricité et que dans ce contexte il souhaitait faire la fête cet été pour en profiter. Considérant qu’il était fortement intoxiqué, l’accusé a soutenu n’avoir aucun souvenir des menaces qu’il aurait proférées.

En ce qui concerne les armes à feu saisies à son domicile, Dimitri Xenos a mentionné qu’il s’agissait d’arme de récréation sportive et de chasse.

La défense souhaite éviter la prison

Lors de sa plaidoirie, l’avocat de la défense, Michel Savard, a admis que son client avait tenu des propos forts inquiétants, mais dans un contexte de consommation. La défense a par la suite fait valoir que l’accusé bénéficiait d’un rapport présentent favorable à son égard alors que le risque de récidive à moyen terme serait limité.

Suggérant une thérapie, de sévères conditions et une probation, la défense a demandé à la Cour d’imposer une peine dans la collectivité à son client pour favoriser sa réhabilitation.

Le procureur de la couronne a pour sa part remis en question certaines conclusions du rapport présentenciel insistant sur le fait que l’accusé se déresponsabilise en tentant de justifier ses agissements par sa consommation excessive.

Insistant sur la gravité des gestes et des propos tenus par l’accusé, la poursuite a soutenu que des menaces suggérant une tuerie en milieu scolaire devaient être prises très au sérieux et qu’il s’agit d’un acte répréhensible au plus haut point.

En raison de la gravité des gestes, du fait que l’accusé avait répété ces menaces à plusieurs personnes pendant plusieurs semaines, de l’absence de remords et d’excuses, la couronne réclame une peine d’emprisonnement ferme assortie de plusieurs conditions.

La cause a été prise en délibéré, le prononcé de la peine pourrait se faire le 23 novembre prochain, l’accusé demeure détenu.

Entrevue avec Jimmy Tremblay, directeur de l’information chez Arsenal Média.