Quand la troisième vague va arriver, ça va être une vague de santé mentale

Le directeur de Transit Sept-Îles, David Leboeuf(crédit photo:courtoisie)

En cette journée mondiale de la santé mentale, le directeur de Transit Sept-Îles, David Leboeuf, s’inquiète de l’état d’esprit de la population. Suite à la première vague de la Covid-19, les statistiques sont déjà désastreuses, et il craint que la deuxième vague ne fasse qu’augmenter les cas de dépression et d’anxiété, déjà alarmants.

Une enquête Web menée par la firme Léger auprès de 6 261 adultes, du 4 au 14 septembre 2020, fait état de chiffres inquiétants quant à la santé mentale des québécois.  Des chercheurs de l’Université de Sherbrooke, ayant analysé les résultats, partagent qu’un adulte sur 5 aurait eu des symptômes compatibles avec un trouble d’anxiété généralisée ou une dépression majeure, au cours des deux dernières semaines.

« Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que les niveaux de dépression et d’anxiété au Québec sont actuellement considérablement plus élevés que ce qui était observé en pré-pandémie. Ces chiffres s’apparentent aux niveaux observés dans la communauté de Fort McMurray, 6 mois après les feux de forêt de 2016 », illustre la professeure-chercheuse Mélissa Généreux de la Faculté de médecine et des sciences de la santé à l’Université de Sherbrooke.

Confinement égale perte de repères

Le directeur de Transit Sept-Îles affirme que l’isolement, l’impossibilité de socialiser et de pouvoir entretenir certaines saines habitudes de vie n’aide en rien à la dégradation de la santé mentale de la population.

« Juste à me prendre moi, aller au gym c’est ma soupape. Ça m’a permis d’arrêter de fumer et de régler bien des problèmes. Quand les gyms ont fermé, j’ai recommencé à fumer. Il me manquait ma soupape », partage M. Leboeuf, en toute transparence.

Notons que les taux de rechutes associées à la consommation de drogue, d’alcool et de cigarette a augmenté considérablement en temps de pandémie.

Augmentation de problématiques de santé mentale, diminution des demandes d’aide

M. Leboeuf s’inquiète de la santé mentale de la population, mais également du fait que malgré des statistiques en augmentation, les demandes d’aides, quant à elles, n’augmentent pas.

« On vis une situation difficile et il n’y a pas de demandes d’aide. Les dépressifs vivent sur le pilote automatique et restent chez eux par peur de se faire juger. » se désole David, qui s’ennuie de travailler avec cette clientèle.

Les médias sociaux sont remplis de confrontations quant à la divergence d’opinion. Les personnes souffrant de problématiques liées à l’anxiété et la dépression, se sentant déjà fragile et remplies de sentiments négatifs, ont souvent peur de s’avouer vaincues et avouer avoir besoin d’aide, par peur d’être jugées.

«  On vis une situation difficile. Tu fais croire que tout va bien, mais un moment donné tu frappes un mur et tu risques de tout perdre », conclu M. Leboeuf, qui encourage la population à aller chercher de l’aide et ne pas avoir honte d’en ressentir le besoin.