Rapport de la Commission Viens : « Un constat inacceptable »

« C’est un constat inacceptable », lance d’emblée le Commissaire Jacques Viens, lundi matin à Val-d’Or, alors que la Commission Viens a rendu public son rapport sur les relations entre les Autochtones et certains services publics du Québec.

Selon le commissaire Jacques Viens, les Autochtones sont victimes de discrimination, sans équivoque.  « Il me semble impossible de nier la discrimination systémique dans les services que reçoivent les peuples autochtones », lance Jacques Viens, Président de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics.

Selon les conclusions du rapport, les causes sont multiples. D’abord, l’histoire aurait eu des effets dévastateurs par ses politiques colonialistes. Le commissaire a aussi soulevé les nombreuses lois en place qui sont des sources de discrimination et d’iniquité, qui selon lui, entache les services que reçoivent les Premières Nations.

Il ajoute aussi le manque de connaissance et de sensibilité envers les premières nations. « L’absence de sensibilité existe à cause de l’absence de connaissance des peuples autochtones. Pire que l’ignorance, la méconnaissance vient avec son lot de préjugés et de stéréotypes », a-t-il expliqué. De plus, toujours selon le président de la Commission, les membres du service public disposeraient rarement des connaissances nécessaires pour bien intervenir et offrir les services adéquats aux Premières Nations.

Plusieurs Recommandations

Le Président de la Commission a d’ailleurs soulevé plusieurs recommandations qui permettraient selon lui, de rétablir les ponts et de marcher sur la voie de la réconciliation. Il suggère au gouvernement du Québec de présenter ses excuses aux peuples autochtones et d’établir un statut clair sur les différences culturelles pour les peuples des Premières Nations. De plus, il suggère à l’Assemblée nationale d’adopter une motion de reconnaissance de la déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones.

M. Viens déplore aussi que la majorité des solutions déjà avancées ne soient que des projets pilotes. Il est donc difficile d’en ressentir les effets positifs, surtout sur le long terme. Il affirme cependant qu’il s’agit « d’un point de départ pour un changement en profondeur ».

De plus, afin d’améliorer l’offre de services, il suggère de créer des postes d’agents de liaison dans les communautés autochtones et dans les organismes autochtones en milieux urbains.

Enfin, M. Viens mentionne qu’il est nécessaire de former les citoyens et les intervenants des services publics sur les réalités des premières nations, afin de corriger la situation.