Repartir à zéro, et revoir la lumière au bout du tunnel

Émilie et son infirmière Annie Castonguay, (photo : courtoisie)

Émilie Poitras avait tout devant elle, une famille, des amis, et une future carrière d’actrice. Mais, tout d’un coup, un méchant gros virus est venu lui mettre des bâtons dans les roues. Ce vilain syndrome de guylain-barré est arrivé pour mettre sa vie sur pause, l’amenant dans un noir total et l’obligeant à repartir à zéro.

Les personnes qui connaissent Émilie le savent, c’est une personne souriante, joviale, positive et motivée. Une belle femme de 19 ans, toutes ses dents, étudiante, qui, tout d’un coup se ramasse dans un coma total, à moitié consciente de ce qui lui arrive. À moitié consciente car, dans sa maladie, elle réalisait tout de même, graduellement ce qui lui arrivait. Comme si la vie l’avait ramenée complètement à la noirceur, et que graduellement, elle reprenait contact avec la réalité.

« J’étais dans le coma, mais, plus les jours avançaient, plus mon coma se mélangeait avec la réalité. De jours, en jours, mes cauchemars qui m’habitaient dans mon coma se mélangeaient avec la réalité qui se déroulait autour de moi. », exprime Émilie, toujours surprise d’avoir vécu une telle expérience.

Il ne va pas sans dire que le personnel autour d’Émilie, à l’hôpital l’Enfant-Jésus, et sa mère qui lui parlaient sans cesse, l’ont aidée à sortir de son coma et revenir dans la réalité. En tant que fille motivée et positive, elle était déterminée à se battre. Elle y est revenue graduellement, une étape à la fois, tel une princesse qui revient conquérir le monde.

J’apprends à me tenir debout

Comment ne pas nommer, à travers les difficultés d’Émilie, la chanson de Fred Pellerin, ce conteur magique. Elle a certainement vécu de l’anxiété dans son coma, semi consciente, mais au bout du compte, elle a décidé de réapprendre à se tenir debout. Elle le fait tranquillement, sans en vouloir à la vie. Elle réalise la chance d’avoir vécu cette étape, et d’avoir rencontré des personnes qui ont complètement changé sa vie.

« J’ai tellement aimé mon expérience à l’hôpital, je me sentais comme une princesse. Le personnel hospitalier me traitait aux petits soins. Un infirmier auxiliaire m’a même fait une couronne qu’il a déposée sur ma tête. », se souvient Émilie, avec admiration et reconnaissance.

Émilie et son ange le 8 mars dernier. (photo : courtoisie)

À présent, Émilie est au centre François-Charron de Québec, spécialisé en réadaptation. Elle s’ennuie du personnel de l’hôpital, mais se crée graduellement de nouveaux liens qui lui serviront tout au long de son futur.

Mon infirmière, ma sauveuse

Bien entendu, Émilie a reçu les meilleurs soins, mais, une personne l’a particulièrement marquée. Elle se nomme Annie, une infirmière de l’hôpital l’Enfant-Jésus, qui a fait plus que son travail. Elle a ouvert son cœur et a permis à Émilie de retrouver ses repères et de trouver la motivation de s’en sortir.

« Je lui parle encore, jamais je ne vais cesser de lui parler. J’ai créé une relation solide et différente avec elle», partage Émilie de sa chambre du centre François-Charron.

Une complicité grandissante entre Émilie et Annie. (photo : courtoisie)

Émilie est une personne qui a vécu un épisode très difficile dans sa vie. Elle en ressort grandie, heureuse d’être là, et surprise de l’appui qu’elle a reçu. Elle y voit certainement des émotions et des relations qui lui serviront dans son futur rôle d’actrice.

« Annie est grandement responsable de mon évolution, je lui en doit beaucoup et jamais je ne cesserai de lui parler. », conclue Émilie.